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1932 - 1937

Les mille et un tours
de Jeanne Nicolas
escroc Brestoise

 

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Source : La Dépêche de Brest 13 avril 1932

 

Nous avons signalé ces jours derniers l'arrestation d'une jeune domestique, Jeanne Nicolas, 29 ans, sans domicile fixe, qui avait commis des indélicatesses dans de nombreux magasins, tant en ville que dans les environs.

 

Les faits qui lui étaient reprochés ne constituaient légalement aucun délit au point de vue pénal, et Jeanne Nicolas dut être relâchée.

 

M. Bonnet, commissaire de police du 3e arrondissement, n'en continua pas moins à enquêter sur les agissements de cette jeune fille et, hier, il a pu relever à l'actif de celle-ci quelques escroqueries nettement caractérisées.

 

La façon de procéder de Jeanne Nicolas était- celle-ci:

 

Elle se présentait dans un magasin, faisait un choix de marchandises dont la valeur allait de 200 à 500 francs, puis au moment de payer, après avoir fait le geste de chercher l'argent dans son sac, déclarait qu'elle n'avait pas sur elle la somme nécessaire.

 

On lui faisait généralement confiance, d'autant plus que, tantôt sous le nom de Jeanne Le Gall, tantôt sous celui de Jeanne Morvan, elle se disait employée dans un grand magasin de la ville.

Et, après avoir versé à la caisse l'argent dont elle semblait disposer et avoir promis de revenir régler le solde dans quelques instants, elle s'esquivait avec la marchandise et ne reparaissait plus.

 

Jeanne Nicolas a procédé ainsi dans plus de vingt magasins, et le montant de ses détournements se monte à 2.000 francs environ.

 

Arrêtée à nouveau, l'indélicate jeune fille a déclaré à M. Bonnet, commissaire de police, que, n'ayant pas de travail, elle avait trouvé ce « truc » pour vivre.

 

Les objets qu'elle achetait a si bon compte, Jeanne Nicolas les remettait, en effet à la personne chez qui elle prenait pension, en paiement de ses débours.

 

Jeanne Nicolas a été mise, dans l’après-midi, à la disposition du procureur de la République.

 

Traduite aussitôt devant le tribunal, réuni en audience de flagrant délit, l'indélicate jeune fille vu confirmer le mandat de dépôt décerne contre elle et a été écrouée à la maison d'arrêt, l'affaire ayant été renvoyée pour complément d'enquête.

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Source : La Dépêche de Brest 16 avril 1932

 

Originaire de Brest, Jeanne Nicolas, 29 ans, après avoir travaillé dans des fermes aux environs de Crozon, à sa sortie de l'assistance publique, vint se placer à Brest comme bonne à tout faire,

 

Il y a environ un mois, Jeanne Nicolas quittait ses derniers patrons et depuis ne vécut, que d'expédients.

 

Tant à Brest qu'à Saint-Pierre-Quilbignon, la jeune fille commit de nombreuses escroqueries.

Pour mener à bien ses indélicatesses, Jeanne Nicolas avait imaginé le moyen suivant :

La domestique se présentait dans un magasin et faisait un choix de marchandises ou objets divers.

Fouillant dans son sac pour prendre de l'argent et régler ses achats, Mlle Nicolas manifestait soudain sa surprise.

— Oh ! Excusez-moi, disait-elle à la commerçante, je n'ai pas suffisamment d'argent.

Mais je reviendrai tout à l'heure vous payer.

 

La jeune fille ajoutait à l'appui de ses dires pour inspirer confiance que s'appelant Jeanne Le Gall, elle était employée dans un grand magasin de nouveautés de la ville.

La domestique s'en allait et ne revenait jamais.

 

D'autres fois, sous le nom de Jeanne Morvan, la jeune fille opérait toujours de la même façon.

 

Au cours d'un de ses méfaits, Jeanne Nicolas se présentait chez une commerçante de la rue Navarin et faisait un achat de 274 francs.

— Je suis la femme d'un second-maître embarqué sur le Dupleix, avait-elle déclaré.

C'était une référence qui, ajoutée à celle de la maison où la domestique prétendait être employée, inspirait toute confiance.

 

Comme Jeanne Nicolas avait assez de difficultés à payer le prix de sa pension, elle eut encore recours à son stratagème.

Elle remettait à la restauratrice en paiement de ses débours, le produit de ses escroqueries.

 

La domestique a procédé de cette façon dans une vingtaine de magasins

 

À l'audience, elle n'est guère loquace quand le président lui pose des questions Jeanne Nicolas reconnaît néanmoins toutes les escroqueries qui lui sont reprochées.

 

Elle passera deux mois à la maison d’arrêt.

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Source : La Dépêche de Brest 5 novembre 1932

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Source : La Dépêche de Brest 8 février 1933

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Source : La Dépêche de Brest 22 septembre 1934

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Source : La Dépêche de Brest 2 octobre 1934

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Depuis le 21 septembre, de nombreuses plaintes étaient déposées contre une jeune femme qui, se présentant chez les commerçants, donnait un faux nom, se faisait livrer de la marchandise et s'empressait de changer d'hôtel, sans laisser d'adresse.

 

Chez Mlle Capelle, 63, rue Jean Jaurès, vers le 15 septembre, elle avait choisi un délicieux petit chapeau qui lui allait à ravir, mais ne voulut pas le payer sans l'avoir montré à son mari.

 

— Faites- le moi porter, dès ce soir chez moi, avait-elle dit à la modiste, voici mon adresse :

Mme Genêt, rue de la Banque.

Si, par hasard, je n'étais pas rentrée, remettez-le à la concierge, je passerai vous payer demain.

 

Mlle Capelle attendit en vain sa cliente, mais ne la revoyant pas, elle déposa une plainte le 21 septembre.

 

Quelques jours après, M. Sturtzer, commissaire de police du 3e arrondissement, recevait une nouvelle plainte de Mlle Annette Roudot qui étant allée remplacer sa sœur, Mme Le Roux, dans le magasin de vêtements de laine qu'elle tient 146, rue Jean Jaurès, avait reçu la visite de la « dame Genêt » qui, employant le même procédé que pour le Chapeau, s'était fait livrer, cette fois, un très joli vêtement de laine marron et blanc, du prix de 99 francs.

 

Il manquait à la « dame Genêt » un pull-over.

C'est chez M. Roger Delaunay, 23, rue de la Mairie, qu'elle le choisit, d'un beau rose, allant fort bien à son teint.

 

Elle dit au commerçant qu'elle voulait faire cadeau à une amie de ce pull-over, qu'elle viendrait l'échanger s'il ne plaisait pas ou le payer le lendemain.

 

Ainsi habillée et chapeautée, elle voulut avoir une montre.

Elle s'en fit livrer quatre à condition par M. Jourdan, bijoutier, 21, rue de Siam, pour en faire choisir une à l'amie à laquelle elle voulait l'offrir.

 

Enfin, chez Mme Tricot, 69, rue Jean Jaurès, elle avait « acheté » dans les mêmes conditions des bas de soie.

 

Tous ces commerçants avaient déposé des plaintes à M. Sturtzer, qui faisait rechercher l'auteur de ces escroqueries, sans parvenir à la trouver, car elle changeait souvent d'adresse.

 

Enfin, hier, on l'arrêtait.

Conduite au parquet, après interrogatoire de M. Laclautre, procureur de la République, à qui elle a tout avoué ;

la fausse Mme Genêt, qui s'appelle en réalité Jeanne Nicolas, 31 ans, a été écrouée au Bouguen.

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Source : La Dépêche de Brest 3 octobre 1934

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Source : La Dépêche de Brest 21 février 1935

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Une cliente se présentait, le 31 janvier, chez un bijoutier de la ville.

Elle avait, dit-elle à la vendeuse, un cadeau à faire et était fort embarrassée ?

 

— Je ne sais ce que la personne à qui je désire offrir un bijou préférerait : un bracelet ou un pendentif.

Si vous pouviez me confier plusieurs objets pour lui permettre de choisir, vous me rendriez service, je voudrais tant lui faire plaisir.

 

La vendeuse acquiesça et confia à la cliente quatre bracelets et le seul pendentif qu'elle ait trouvé à son goût.

Le tout avait une valeur de 150 francs.

 

— Je vous rapporterai demain matin les bijoux et vous réglerai celui qui aura été choisi.

Voici mon nom : Mme Le Tissier, et elle donna l'adresse d'un hôtel.

 

Le lendemain, le bijoutier était appelé au téléphone par sa cliente de la veille :

 

— Je viens de recevoir un télégramme qui m'oblige à quitter Brest précipitamment.

Je prends le train dans quelques minutes.

Mon absence sera d'environ un mois.

À mon retour, je passerai vous rendre les bijoux que vous avez bien voulu me confier à condition et vous solder celui qui a été choisi.

C'est le bracelet le plus cher, naturellement.

 

Et elle raccrocha...

Le bijoutier attendit sa visite, se rendit à l'hôtel indiqué par sa cliente où on n'avait jamais vu de Mme Le Tissier, mais une demoiselle Nicolas qui pourrait bien être la même personne, c'est du moins ce que pense M. Mérot, commissaire de police du 1er arrondissement, à qui le commerçant a porté plainte.

On espère découvrir bientôt l'astucieuse cliente.

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Source : La Dépêche de Brest 22 février 1935

 

Nous avons relaté hier comment un bijoutier de la ville avait confié à une jeune femme, voulant offrir un cadeau à une amie, un choix de trois bracelets et un pendentif, qu'elle devait rapporter le lendemain, en payant le bijou gardé.

 

Elle avait donné son adresse dans un hôtel et comme nom Mme Le Tellier.

M. Mérot, commissaire de police du 1er arrondissement, n'avait pas tardé à identifier l'astucieuse cliente du bijoutier et le service de la sûreté fut chargé de la retrouver.

Ses inspecteurs se mirent aussitôt en campagne et l'agent Penfeunteun découvrait hier matin la fille Jeanne Nicolas, 32 ans, dans un hôtel où elle s'était fait inscrire sous le nom de Prigent.

 

M. Chalmel, chef de la sûreté, reçut ses aveux.

Les bijoux furent d'ailleurs retrouvés en sa possession et rendus au bijoutier.

Jeanne Nicolas fut conduite au parquet où elle renouvela, devant M. Durand, substitut, ses déclarations.

 

Elle consentit à être immédiatement jugée et comparut, élégamment vêtue, les joues animées d'un rose factice et le rouge des lèvres avivé d'un adroit coup de crayon.

 

— Vous comparaissez pour la deuxième fois devant le tribunal pour les mêmes faits, lui dit le président.

Déjà le 1er octobre 1934, vous avez été condamnée à trois mois de prison pour avoir encore pris à condition des vêtements de laine.

Comme les bijoux d'aujourd'hui, vous les aviez restitués; pourquoi commettez-vous ces abus de confiance ?

 

— J'obéis à une impulsion, à une force qui m'oblige à agir ainsi.

Je ne sais pourquoi, je ne puis résister à la tentation.

— Pourquoi n'avez-vous pas alors rapporté le lendemain les bracelets et pendentif au bijoutier ?

— Je me suis rendu dans ma famille où je suis restée trois semaines malade.

 

Jeanne Nicolas répond timidement, d'une voix douce.

 

M. Durand prononce un réquisitoire très modéré et ne s'oppose pas aux circonstances atténuantes, le bijoutier n'ayant, somme toute, rien perdu, puisque Jeanne Nicolas a restitué les objets qu'il lui avait confiés.

Il ne pense pas qu'il soit nécessaire de faire procéder à un examen mental de cette jeune fille, qui ne peut raisonnablement être prise pour une kleptomane et demande au tribunal l'application de la loi.

 

Jeanne Nicolas reste impassible en s'entendant condamner à une peine de quatre mois de prison.

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Source : La Dépêche de Brest 23 février 1935

 

Nous avons signalé, hier, la condamnation à quatre mois de prison de Jeanne Nicolas, 32 ans, qui, dans les circonstances que l'on sait, avait commis une escroquerie au préjudice d'un bijoutier de la ville.

 

Ce dernier n'est pas la seule dupe des agissements de cette jeune fille.

 

M. Mérot, commissaire de police du 1er arrondissement, a enregistré, hier, en effet, une plainte de M. Isidore Rosembaum, marchand fourreur, 13, rue de Siam.

 

Le récit fait dans la Dépêche avait attiré l'attention de ce commerçant, qui avait été victime, au début de février, d'une même aventure que celle du bijoutier.

 

C'était le 9 février.

M. Rosembaum recevait, ce jour-là, la visite d'une jeune femme qui désirait une jaquette de fourrure.

Après hésitation, l'acheteuse fixa son choix sur un vêtement en veau noir d'une valeur de 145 francs.

Tandis que l'on emballait la jaquette, la jeune femme fouillait son sac à main :

 

— Excusez-moi, dit-elle soudain, je n'ai pas assez d'argent. Je repasserai.

— Qu'à cela ne tienne, répondit le commerçant trop confiant.

Emportez quand même votre jaquette. Vous passerez me payer demain.

 

La cliente promit de repasser dans la soirée ; mais M. Rosembaum attendit vainement.

 

Le lendemain, tout comme le bijoutier, le fourreur recevait un coup de téléphone :

— Allo ! Allo ! Ici Mme Tessier, qui vous a fait un achat hier.

J'ai été appelée d'urgence à Morlaix et n'ai pu vous payer.

Excusez-moi, je serai de retour dans une quinzaine.

 

C'était encore là une escroquerie de plus à l'actif de Jeanne Nicolas qui, interrogée hier après-midi, à la prison du Bouguen, par M. Mérot, n'a fait aucune difficulté pour passer des aveux.

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Source : La Dépêche de Brest 20 mars 1935

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Source : La Dépêche de Brest 10 octobre 1935

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Source : La Dépêche de Brest 31 octobre 1935

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Il y a quinze jours, une jeune femme se présentait chez M. Cavarec, bijoutier, 16, place Le Flô, à Lesneven, pour faire réparer une boucle d'oreille.

 

Le travail fut fait aussitôt, le couple se retira après avoir payé le prix demandé.

 

Cinq minutes plus tard, la femme revenait seule.

Elle fit l'achat d'un collier, d'une valeur de 22 francs, puis, ayant, dit-elle, un cadeau à faire à une demoiselle R... de Plounéventer, elle sollicita un choix de montres.

 

Le bijoutier connaissait cette personne et, confiant, remit à la cliente trois montres.

Celle-ci promit de revenir le lendemain et donna comme adresse : Mlle Guillou, à Plounéventer.

 

Depuis, M. Cavarec n'a pas revu cette femme.

Il a écrit, mais la lettre lui est revenue avec la mention « Inconnue ».

 

Dimanche dernier, il s'est rendu à Plounéventer, où Mlle R... lui a appris qu'elle ne connaissait rien de cette histoire et que jamais personne ne lui avait fait cadeau d'une montre.

 

Toutefois, au signalement que lui donna de sa cliente le bijoutier, Mlle R... crut reconnaître Jeanne Nicolas, 32 ans, sans domicile fixe, déjà condamnée plusieurs fois pour des faits semblables et commis encore tout récemment à Brest.

 

C'est, du reste, dans notre ville que M. Cavarec est venu, hier, déposer une plainte entre les mains de M. Mérot, commissaire de police du 1er arrondissement.

 

Jeanne Nicolas a été appréhendée, hier, à 23 heures, rue de Siam, par les agents du service de la sûreté.

Elle a été écrouée au violon du poste de police de la rue Kléber et sera entendue aujourd'hui par M. Mérot.

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Source : La Dépêche de Brest 1 novembre 1935

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Source : La Dépêche de Brest 11 décembre 1935

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eanne Nicolas, 32 ans, est fort bien connu du tribunal.

Elle a un casier judiciaire déjà orné de six condamnations relevant toutes de l'improbité.

La fille Nicolas comparaît donc de nouveau pour le délit d'escroquerie.

 

Le 15 septembre dernier, elle se présentait à M. Cavarec, bijoutier à Lesneven sous le nom de Mme Guillou, et demandait un choix de trois montres d'une valeur de 500 francs.

 

— C'est pour en offrir une à Mlle Roué, de Plounéventer.

 

Le commerçant, qui connaissait bien cette jeune fille, remit les montres à l'indésirable cliente, qui en plaça deux à titre de gage.

La troisième aurait été volée.

C'est du moins ce qu'a prétendu Jeanne Nicolas.

 

Pour commettre ses précédentes escroqueries, l'inculpée a toujours employé le même système.

 

Me Kernéis plaide et le tribunal inflige à la fille Nicolas six mois de prison et deux ans d'interdiction de séjour.

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Source : La Dépêche de Brest 28 avril 1937

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Source : La Dépêche de Brest 10 juillet 1937

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