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1935

Au Relecq-Kerhuon
Une mère frappe sa fillette de 11 ans
à coups de hache

 

Relecq 2 fev 1935.jpg

 

Source : La Dépêche de Brest 2 février 1935

 

Drame rapide et sanglant que celui qui se déroulait hier matin au Relecq-Kerhuon, plongeant une famille dans la douleur et provoquant la plus vive émotion dans la population.

Geste d'autant plus pénible qu'il était le fait d'une mère frappant sa fillette à coups de hache.

 

Mme X... — nous tairons son nom afin de ne pas heurter des sentiments familiaux bien compréhensibles — manifestait depuis longtemps déjà uns neurasthénie profonde.

 

Elle avait épousé un officier-marinier aujourd'hui en retraite et, de leur union, était née une charmante fillette actuellement âgée de onze ans.

Le ménage habite une coquette maisonnette agrémentée d'un jardin et semblait vivre en parfaite harmonie.

Dans le voisinage, on constatait que la femme manifestait un caractère sombre et fermé.

On la disait atteinte de neurasthénie, consécutive à un accident dont elle avait été victime au cours des hostilités.

Elle travaillait alors à la pyrotechnie de Saint-Nicolas.

Un jour, une explosion se produisit et elle fut si gravement brûlée au visage qu'elle dut, pendant plusieurs mois, recevoir des soins.

 

Sa neurasthénie cependant n'avait guère manifesté son acuité que depuis deux mois environ.

Mais rien ne laissait prévoir le drame qui allait se dérouler, d'autant que la mère éprouvait pour son enfant une affection profonde.

 

Hier matin, vers 7 h. 30, tandis que Mme X..., après être sortie pour faire quelques achats, vaquait à ses occupations coutumières dans sa cuisine et que la petite Hélène faisait son lit dans la chambre avant de se rendre à l'école, M. X... s'était rendu au fond de son jardin.

 

Il entendit tout à coup sa fille pousser des cris d'effroi et de douleur.

Il se précipita.

L'enfant était à terre, la tête ensanglantée, et la mère, littéralement folle, continuait de la frapper avec une hache.

 

Rudement, M. X... intervint, désarma sa femme et, ouvrant la fenêtre, fit appel au concours des voisins.

 

Le drame

 

À son lever, Mme X... se plaignait de n'avoir pu dormir toute la nuit.

Souvent d'ailleurs, elle émettait la même plainte ou, quand elle avait dormi, déclarait que son sommeil était troublé par des cauchemars affreux.

 

Néanmoins, elle avait repris ses occupations quotidiennes avec calme.

 

La petite Hélène, satisfaite de la tâche qu'elle venait d'accomplir, se dirigea vers la cuisine en disant:

 

— Viens voir, maman, comme mon lit est bien fait.

 

Que se passa-t-il alors dans ce pauvre cerveau malade ?

Les psychiatres répondront sans doute à la question.

 

Quoi qu'il en soit, la mère, au lieu de répondre à l'invitation, s'arma d'une hache et en frappa l'enfant à la tête lui faisant, derrière le crâne, une profonde blessure.

Le sang jaillit, la petite s'écroula.

 

Furieusement, Mme X... s'acharna.

Un deuxième coup frappa le crâne, puis d'autres la joue, l'épaule, le bras, les reins.

Ici, les baleines du corset amortirent le choc.

 

Neuf fois, l'arme terrible s'était abattue lorsque le père intervint.

 

Des voisins, accourus aux appels, gardaient la mère qui parlait d'aller se suicider, ou aidaient M. X... à relever et soigner la petite Hélène.

 

M. le docteur Normand, appelé d'urgence, vint panser les blessures et, constatant que deux d'entre elles étaient graves, ordonna le transfert de l'enfant dans une clinique de Brest.

Un voisin obligeant s'en chargea.

 

Quant à la femme, qui tenait des propos incohérents au milieu desquels on discernait sa volonté de suicide, on la conduisit dans une maison proche où on la surveilla jusqu'au moment de son embarquement dans une automobile pour être conduite à l'hospice de Lesneven aux fins d'observation.

 

M. Pierre, garde-champêtre, avait alerté la gendarmerie de Landerneau qui détacha les gendarmes Abguillerm et Douarinou pour procéder à l'enquête.

 

L'état de la jeune Hélène est grave.

On redoute des fractures du crâne.

(*) Pas d'informations supplémentaires dans la presse ...

Relecq Kerhuon.jpg
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