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1937

Morlaix
Une journée au tribunal correctionnel


 

Morlaix Tribunal correctionnel 9 janvier 1937.jpg

 

Source : La Dépêche de Brest 9 janvier 1937

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Il était accusé d'avoir volé 20 francs à une pauvre vieille.

 

Le 22 novembre. Mlle Catherine Autret, âgée de 74 ans, demeurant au village de Prioly, en Bodilis, avait quitté son domicile, vers 9 h. 30, pour se rendre à la messe.

 

Avant de partir, elle avait placé dans le tiroir de sa table une somme de 24 francs — toute ma fortune, dit la pauvre vieille — composée d'une pièce de 20 francs, de deux pièces de 1 franc et d'une pièce de 2 francs.

 

Elle avait oublié, malheureusement, de fermer à clef la porte de sa demeure.

 

Un mauvais sujet du voisinage, le nommé Joseph Riou, 37 ans, sans domicile fixe, déjà condamné, mit cet oubli à profit.

 

Le lendemain, quand Mlle Autret eut besoin de prendre de l'argent dans son tiroir, elle eut la pénible surprise de constater que la pièce de 20 francs avait disparu.

 

Riou, interrogé, protesta de son innocence, mais il ne fut pas moins mis en état d'arrestation.

 

Le tribunal acquitte Riou, qui a purgé 15 jours de prison préventive.

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Infraction au code du travail.

 

Le 10 novembre 1936, M. l'Inspecteur du Travail constatait que les 13 ouvriers et ouvrières de M. Michel Branellec, 55 ans, tailleur, rue Croix-au-Léon, à Saint-Pol-de-Léon, travaillaient au-delà l'heure légale.

Il se vit dresser treize contraventions pour infraction à l'article 4, paragraphe 3, du décret du 12 décembre 1919, modifié par le décret du 1 septembre 1926, sur la journée de huit heures.

 

M. Branellec explique que ce travail anormal était dû aux nombreuses commandes faites chez lui à l'occasion de la foire froide.

 

M. Branellec est condamné à treize amendes de 1 franc chacune.

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Ouverture illicite de débits.

 

Mme G..., débitante, est poursuivie pour avoir, le 7 septembre 1936, à 19 h. 15, servi un pernod, boisson titrant plus de 23 degrés, à un client, bien que n'étant titulaire que d'une licence de débit hygiénique.

 

Mme G... explique que le jour où les agents lui dressèrent procès-verbal, elle croyait que son client devait dîner chez elle : elle pensait donc pouvoir lui servir un apéritif à l'heure du repas.

 

Elle est néanmoins poursuivie pour ouverture illicite de débit.

 

Mme G... est condamnée à 25 francs d'amende.

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M. G..., débitant, est poursuivi pour le même motif.

À la requête de MM. Outil, Le Bihan et Bellanger, les agents constatèrent le 5 novembre 1936, à 23 heures, que deux clients consommaient chez lui chacun un verre de rhum, bien que n'ayant pas diné dans cette maison.

 

M G... ne possédant qu'une licence de débit hygiénique, n'avait donc pas le droit de servir du rhum, boisson titrant plus de 23 degrés.

 

L'inculpé explique que payant une licence de 360 francs par an, il croyait pouvoir répondre aux demandes de ses clients.

 

Le tribunal condamne M. G... à 25 francs d'amende.

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Exercice illégal de la profession de banquier.

 

Nous avons exposé, en leur temps, les aventures qui advinrent a ce banquier, M. Georges Landa, 47 ans, ex-directeur de la Banque générale de l'Ouest rue du Mur, à Morlaix, domicilié actuellement, 2, rue David-d’Angers, à Domont (Seine-et-Oise).

 

Portant beau, parlant bien, et grâce à une certaine affabilité, il avait su gagner la confiance de plusieurs de nos concitoyens.

Ceux-ci seront certainement convaincus qu'il ne faut pas se fier aux apparences, quand ils sauront que le sieur Landa est poursuivi pour infraction à la loi du 19 juin 1930. c'est-à-dire qu'on lui reproche d’avoir, à Morlaix. en 1932-1933 et 1934 exercé les fonctions de directeur de la succursale de cette ville, quoi qu'ayant été antérieurement condamné à diverses peines d'emprisonnement pour vol et abus de confiance.

 

À Morlaix. M. Landa menait un train de vie bien supérieur à ses appointements qui étaient de 1.500 francs par mois.

 

Quelques-uns de ses clients, dont Mme Troadec, Mlle Kéruzoré, se plaignirent d'avoir été les victimes d’opérations irrégulières, mais il se défendit énergiquement d'avoir fait, personnellement, quoi que ce soit de répréhensible à leur égard.

 

M. Landa a présenté un certificat médical pour se faire représenter à l’audience par son défenseur, Me Robert Antoine, avocat à la Cour d’Appel de Paris.

 

Le tribunal met cette affaire en délibéré.

 

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Source : La Dépêche de Brest 11 février 1937

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