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1939

Homicide involontaire et recel de cadavre
rue François Rivière à Brest

 

Tribunal Victor Goulard.jpg
Homicide et recel de cadavre.jpg

 

Source : La Dépêche de Brest 21 juin 1939

 

Officier-marinier en retraite, ivrogne invétéré, Victor Goulard, âgé de 58 ans, s'était mis en ménage avec la femme Saos, 37 ans, qui avait également un penchant trop prononcé pour la dive bouteille.

 

Des scènes fréquentes de violences se déroulaient entre l'homme et la femme et la police dut intervenir à maintes reprises dans l'appartement qu'occupait le couple, rue François Rivière.

 

Dans la soirée du 21 janvier 1939, Goulard avisait téléphoniquement police-secours que sa concubine venait d'être gravement blessée par un passant.

 

La police et le parquet s'étant rendus sur les lieux, se trouvèrent en présence d'un cadavre en état de décomposition déjà avancée.

La veuve Saos, couchée dans son lit, dans la cave, portait plusieurs contusions sur les diverses parties du corps.

 

L'enquête ouverte établit que la femme était morte dans la nuit du 16 au 17 janvier.

 

Interrogé, Goulard déclara qu'il avait eu une nouvelle discussion avec son amie, au sujet d'une somme de 2.000 fr. qu'elle lui avait dérobée.

 

Comme elle était sous l'influence de la boisson, Goulard fit coucher sa concubine dans la cave.

 

L'homme monta dans sa chambre et, au cours de la nuit, il alla à la cave et frappa la veuve Saos à coups de sabot.

Le lendemain la femme était décédé.

 

Mais Goulard, d'après ses déclarations, ne s'en était pas aperçu.

La croyant seulement malade ou encore sous l'influence de l'ivresse, l'ancien officier-marinier s'en désintéressa.

Ce n'est que le 21, ainsi que nous l'avons dit, que Goulard se décida à prévenir la police.

 

Le lendemain, M. le docteur Mignard, commis pour examiner le cadavre de la veuve Saos, fournit un rapport dans lequel il déclara que les blessures que portait la femme n'étaient nullement mortelles et que le décès était survenu, très vraisemblablement, par suite du défaut de soins.

 

Victor Goulard fut, en conséquence, inculpé de coups et blessures, homicide involontaire et recel de cadavre

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Le président. — Au lieu d'appeler d'abord la police, vous auriez mieux fait de demander un médecin.

 

Goulard. — Je ne voulais pas l’envoyer à l'hôpital car on m'aurait soupçonné de l'avoir frappée.

 

L'inculpé reconnaît qu'il porta quelques coups de sabot dans le bas du dos de la femme Saos, mais qu'il n atteignit à aucun moment la face.

 

Le médecin aliéniste, qui fut amené à examiner l'état mental de l'inculpé, mentionna dans son rapport que lors des faits, Goulard se trouvait sous l'influence d'une ivresse prolongée et qu'il a pu croire que son amie était toujours en vie.

 

Le ministère public requiert avec fermeté, puis Me Lalouet assure la défense de l'inculpé.

 

Le tribunal met l'affaire en délibéré pour jugement à vendredi.

 

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Source : La Dépêche de Brest 21 juin 1939

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