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GERMAN

 

SUBMARINES

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Georg Ludwig Ritter von Trapp

u14 curie sous marin submarine ritter pratt

Ritter von Trapp

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'Lieutenant von Trapp with crew of U-12' undated

NARA165-WW-338C-010

Source of Photograph: National Archives, RG-165, Navy - Submarines – German

Georg Ludwig Ritter von Trapp (4 April 1880 – 30 May 1947) was an Austro-Hungarian Navy officer.

​

His naval exploits during World War I earned him numerous decorations, including the prestigious Military Order of Maria Theresa.

​

Under his command, the submarines SM U-5 and SM U-14 sank 13 Allied ships totaling about 45,669 gross register tons (GRT).

 

Following Austria-Hungary's collapse after the war, von Trapp returned to his family but lost his wife to scarlet fever in 1922.

​

Five years later, he married his children's tutor Maria Augusta Kutschera. Most of the family's wealth was wiped out during the Great Depression

after von Trapp transferred his savings from a bank in London into an Austrian bank.

​

Maria later trained the children to perform at various events as a way of earning a livelihood.

​

The family came under increasing persecution from the Nazis after the Anschluss when von Trapp refused to serve in the German Navy due to his opposition to Nazi ideology.

​

He fled with his family to Italy and later to the United States, where he set up a ranch and lived until his death in 1947.

 

Maria wrote of their time together in her memoir The Story of the Trapp Family Singers, which was the inspiration

for Rodgers and Hammerstein's Broadway stage musical The Sound of Music in 1959.

U12

U12 u14 curie sous marin submarine ritter pratt

Germany's SM U-12, a Type U 9 submarine launched in 1910 that served in the First World War

until sunk on 10 March 1915.

Seen here with a seaplane aboard in trials.

Note crew member crapped out under the deck gun.

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Ritter von Trapp

Germany's SM U-12, a Type U 9 submarine launched in 1910 that served in the First World War

until sunk on 10 March 1915.

Seen here with a seaplane aboard in trials.

Note crew member crapped out under the deck gun.

Ritter von Trapp

Georg Ludwig Ritter von Trapp  post Card

To the Last Salute: Memories of an Austrian U-Boat Commander by Georg von Trapp Translated

and with an introduction by Elizabeth M. Campbell; with an essay by Robert C. Lendt
Translation of Bis zum letzten Flaggenschuss, Salzburg, 1935

Publisher: University of Nebraska Press, 2007

Copyright: 2007

submarine U14 german Georg Ludwig Ritter von Trapp

Submarine "U-14"

Photograph shows the German U-14 submarine which served in World War I.

(Source: Flickr Commons project, 2011)

1914 Nov. 17 

Bain News Service, publisher

Library of Congress Prints and Photographs Division Washington, D.C

Summary of raiding history

Date

 

27-Apr-15

05-Aug-15

29-Aug-15

28-Apr-17

03-May-17

05-Jul-17

23-Aug-17

24-Aug-17

26-Aug-17

28-Aug-17

29-Aug-17

19-Oct-17

19-Oct-17

23-Oct-17

Name of U-boat

​

U5

U5

U5

U14

U14

U14

U14

U14

U14

U14

U14

U14

U14

U14

  Name of ship

 

 Leon Gambetta

 Nereide

 Cefalonia

 Teakwood

 Antonio Sciesa

 Marionga Goulandris

 Constance

 Kilwinning

 Titian

 Nairn

 Milazzo

 Elsiston

 Good Hope

 Capo Di Monte

Type of ship

​

Armored cruiser

Submarine

Steamer

Tanker

Steamer

Steamer

Steamer

Steamer

Steamer

Steamer

Steamer

Steamer

Steamer

Steamer

Nationality

 

FR

IT

GR

BR

IT

GR

FR

BR

BR

BR

IT

BR

BR

IT

Léon Gambetta

Leon Gambetta u14 curie sous marin submarine ritter pratt

Léon Gambetta

leon gambetta u14 curie sous marin submarine ritter pratt

A postcard of some of the last moments of the French battleship Léon-Gambetta,

sunk by the Austro-Hungarian submarine U-5 under the command of Captain Georg von Trapp around midnight the night of April 26-27, 1915.

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The ship sunk in just nine minutes, taking 684 of its 821 men to their death.

​

Léon Gambetta was part of the French fleet based at Malta blockading the Austrian Navy in the Adriatic, usually from a position south of the Strait of Otranto.

​

At this time the blockade line was moved further north because of expected Austrian naval activity –

the Allies were negotiating with the Italians which shortly led to them declaring war on Austria-Hungary.

​

In spite of the growing threat from Austrian and now German U-boats in the Mediterranean, the armoured cruiser was patrolling unescorted

at a reported 7 knots (13 km/h) on a clear, calm night just to the south of the Otranto Straits when she was torpedoed by the U-5.

​

Captain von Trapp was later famous as head of the von Trapp Family Singers,

immortalized on stage and screen in The Sound of Music.

Nereide

Nereide u14 curie sous marin submarine ritter pratt

Nereide

Nereide u14 curie sous marin submarine ritter pratt

Teakwood

Teakwood u14 curie sous marin submarine ritter pratt

Milazzo

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Milazzo

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Loading SS Milazzo

LOC_22242v - 1916 - New York

Milazzo

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Milazzo

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Milazzo

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Steamer Constance

Source : Forum 14-18

 

Vapeur construit en 1912 aux chantiers de la Loire à Nantes pour la Compagnie Auxiliaire de Navigation (armement Capel).
Mis en service en Février 1913.

Caractéristiques

2793 tpl 2468 tx JB 1530 tx JN
Longueur 87 m Largeur 13,20 m
Machine alternative de 1300 cv Une seule hélice.

Vapeur immatriculé à Nantes n° 740
Armé au cabotage à Nantes pour un an en date du 3 Janvier 1917 par la compagnie Auxiliaire de Navigation.
Réquisitionné par l’Etat en date du 14 Août 1917.

Équipage 31 hommes

6 officiers
7 militaires AMBC (Armement Militaire Bâtiments de Commerce)
7 matelots
1 mousse
9 chauffeurs et soutiers
1 cuisinier

Capitaine BERTHOME Gaston CLC né le 04/09/1872 à Mareuil inscrit à Le Havre

Second MASSEIN Elie CC né le 04/11/1875 à Saint Omer inscrit à Malo les Bains

Lieutenant LE CORRE Auguste CC né le 26/01/1883 à Quimper inscrit à PaimpolChef Méc.

NEDELEC Louis OM1 né le 11/02/1879 à Plestin les Grèves inscrit à Le Havre

Off. Méc. ANGELINI Stéphane né le 28/10/1888 à Bourg (Ain) inscrit à Toulon dom. à Toulon
2nd mécanicien RIVIERE Clet

BERAUD Jules QM canonnier
SAVIN Augustin canonnier
JAFFRE Marius canonnier

LE ROUX Pierre Matelot (blessé)
LE MARREC Valentin Matelot
KERVAREC Henri Matelot
LE SAUX François Mousse (de Paimpol)

MARC François Chauffeur
LE BAIL Jean Chauffeur
DUPRETHIL Laurent Chauffeur
TOURNIERE Jules Soutier

Rapport du capitaine

Quitté Bizerte le 19 Août à 06h00 avec 3350 t de charbon, 30 bœufs et 42 futs de vin à destination de Milo et Salamine,

en convoi avec les vapeurs VILLE DE SRASBOURG et ELSIE, escortés par BOUDEUSE et CATAPULTE.

Le 20 à 17h00, mouillé à Marsa Sirocco (Malte).

Appareillé à 18h00 avec BOUDEUSE.

A 22h00, VILLE DE STRASBOURG stoppe suite à une avarie de machine.

BOUDEUSE nous donne l'ordre de revenir mouiller à Marsa Sirocco le 21 à 07h00.

VILLE DE STRASBOURG y arrive à la remorque d'ELSIE.

Appareillé le 21 à 17h00 avec ELSIE, escortés par BOUDEUSE.

Le 23 à 14h00, CONSTANCE se trouve par 36°29 N et 17°26 E, route au S80E à 8 nœuds .

Beau temps, mer calme, très légère brise de NE.
L'officier de quart aperçoit le sillage d'une torpille sur tribord.

Il met la barre toute à gauche et donne deux coups de sifflet pour prévenir ELSIE qui est à 400 m sur notre bâbord.

La torpille frappe CONSTANCE par tribord, au milieu de la cale 1.

Les panneaux sont projetés en l'air par l'explosion.

Le matelot Le ROUX, qui était sur le panneau de cale, est lui aussi projeté en l'air et retombe dans la cale, se fracturant la cuisse droite.

Il est le seul blessé.
L'eau envahit la cale et le navire prend aussitôt de la gite sur bâbord et s'enfonce par l'avant.
Stoppé les machines, mis aux postes d'évacuation et amené les embarcations dans lesquelles tout l'équipage embarque.

Ne restent à bord que le second, le chef mécanicien et moi-même.

Mais à 14h10, l'avant disparaît sous l'eau.

Nous décidons d'embarquer dans un canot qui s'approche. Je quitte le bord le dernier. CONSTANCE coule immédiatement.

La canonnière BOUDEUSE s'approche et met une embarcation à l'eau pour recueillir un homme qui avait été projeté à la mer par l'explosion

et s'était réfugié sur une botte de paille.

Puis elle nous recueille et nous conduit à Milo où nous arrivons le 26 à 16h00 et sommes mis en subsistance sur le croiseur FOUDRE.

Nous avons été très bien traités sur BOUDEUSE.

Ils nous ont dit qu'il s'était écoulé 7 minutes entre l'explosion de la torpille et la disparition de CONSTANCE.
 

Curie - U14 - Curie

​

The life of a French Submarine

CURIE Sous-marin de haute mer type Brumaire (1913 – 1928)

 

Chantier :

Toulon.

Commencé : 1907

Mis à flot : 18.07.1912

Terminé : 1913

En service : 18.07.1913

Retiré : 29.03.1928

Caractéristiques : 398 t ; 551 t.pl ; 840 cv ; 52,15 x 5,42 m ;

2 moteurs électriques 330 cv ; 2 Diesel de 420 cv

puis 2 Diesel autrichiens MAN de 450 cv.

Symbole de coque : CR, C, U 14.

Armement :

V TLT de 450 + II TLT de 450 Drzewiecki + I de 75 + II mitrailleuses Saint Etienne.

 

Observations :

Q 087

29.10.1906 : ordonné

1906-1909 : Q 87

17.07.1909 : prend le nom de Curie

18.07.1912 : armé pour la première fois

1914 : Bizerte, patrouilles devant Cattaro, blocus en Adriatique

24.12.1914 : pris dans les filets puis coulé lors d’une tentative d’attaque du port austro-hongrois de Pola.

Le cdt, LV O’Byrne, le cdt en second EV Chailley tués, les rescapés sont prisonniers des Autrichiens

09.1915 : renfloué par les autrichiens, refondu en sous-marin autrichien, devient le U14

11.1918 : l'U14 ex-Curie est à Cattaro

05.11.1918 : le CT Kabyle qui pénètre dans les Bouches le premier, puis les dragueurs français déblayent alors un chemin d'accès.

Le 10, le croiseur Waldeck Rousseau, l'anglais Gloucester et l'italien Mirabello entrent dans le port pour y prendre possession au nom des Alliés.

Le sous-marin Curie retrouve les couleurs françaises et est remorqué alors sur Corfou

17.11.1918 : à Corfou, il y est armé, sous le commandement du commandant du Volta, par un noyau d'équipage pris dans l'escadrillle de Brindisi. L'Artémis appareille le 30 novembre pour prêter son concours au Curie, principalement en vue du chargement de ses accumulateurs.

Les autres sous-marins à l'exception du Volta, indisponible, quittent Brindisi pour Corfou le 5 décembre.

24.12.1918 : le Curie rentre à Toulon

17.07.1919 : en service dans la Marine française, reprend officiellement le nom de Curie

08.03.1928 : condamné

29.03.1928 : rayé

04.08.1930 : mis en vente

26.11.1930 : vendu à M. Caselli pour 91 113 francs.

 

Sources :

Forum 14-18

Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours, Tome II, 1870-2006, LV Jean-Michel Roche,

Imp. Rezotel-Maury Millau, 2005

http://www.netmarine.net/dico/index.htm

Les Flottes de Combat en 1917, Commandant de Balincourt, Augustin Challamel, 1917

L’odyssée technique et humaine du sous-marin en France, Tome III-2, à l’épreuve de la Grande Guerre, Gérard Garier, Marines Editions, 2002

La guerre navale dans l'Adriatique, CV Thomazi, Payot, 1927

Les marques particulières des navires de guerre français 1900-1950, Jean Guiglini, SHM, 2002

Répertoire des navires de guerre français, Jacques Vichot, Pierre Boucheix, refondu par Hubert Michéa, AAMM, 2003

French Warships of World War I, Jean Labayle-Couhat, Ian Allan Ltd, 1974

Jane’s Fighting Ships 1914, Fred T. Jane, David & Charles Reprints, 1968

Jane’s Fighting Ships 1919, Fred T. Jane, David & Charles Reprints, 1969

U 14 - Curie

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U 14 - Curie

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U 14 - Curie

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U 14 - Curie

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U 14 - Curie

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Curie - U14 - Curie

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Perte du Curie le 24 Décembre 1914

Copie des notes du Commandant O’BYRNE sur les évènements qui ont précédé la perte du sous-marin CURIE

suivies des notes du premier-maître patron-pilote CHEFNOURY sur ces évènements (extraits).

Le 15 décembre (1914) au matin, j’ai pris les ordres de l’Amiral commandant en chef qui peuvent se résumer à ceci :
« Attaquer toute force navale ennemie dans les parages de Pola. Ne tenter de rentrer dans ce port qu’une fois s’être assuré qu’aucun navire de guerre

ne se trouvait dans la baie de Fasana ».

Le 15 et le 16 décembre, le CURIE a fait son plein de combustible, pris des vivres pour 10 jours, débarqué plus d’une tonne de matériel non indispensable, fait une plongée d’essai. Malgré le poids enlevé dans sa quille pour compenser l’augmentation du poids dû aux gardes de gouvernails et le matériel débarqué, le CURIE était beaucoup trop lourd.

J’attribue ce fait, en partie au poids des gardes supérieures au …, en partie à des sources sous-marines dans le voisinage de Platéali,

centre des sous-marins à cette époque.

La densité n’était cependant pas à la surface inférieure à celle trouvée dans l’Adriatique.

Vers 4 heures de l’après-midi, le 16, pris la remorque du JULES MICHELET. Navigation bonne, très beau temps. Il serait bon, dans le cas de remorquage de durée d’avoir 400 mètres de remorque allongée jusqu’à 600 en cas de mauvais temps.

Le 18, vers 2 heures du matin, à environ 20 milles au-delà de l’ile Pelagosa, largué la remorque et fait route pour se rapprocher des iles Dalmates,

de façon à rectifier le point dans l’après-midi avant de se rapprocher de la pointe sud de l’Istrie.

Temps légèrement brumeux, mais beau, mer belle.

Toutes les dispositions étaient prises pour une plongée rapide. Tous les hommes en bas, à leur poste, seul le veilleur et moi sur le pont.

Tous les ballasts pleins sauf les centraux.

En se rapprochant de la côte sud de l’Istrie, rencontré dans l’obscurité plusieurs bâtiments sans feux, à allure rapide, probablement des contre-torpilleurs.

Vers 9 heures du soir, à 3 ou 4 milles de la pointe sud, incliné la route vers l’Ouest pour aller stationner à 15 milles environ dans le sud de Pola.

Nuit très obscure sans lune.

Dans le trajet, rencontré un contre-torpilleur très proche, plongé très rapidement.

Toutes les dispositions étant prises à l’avance et en particulier les ballasts pleins, la disparition du CURIE a été extrêmement rapide.

J’ai eu cependant l’impression, au moment où le kiosque non encore tout à fait immergé faisait un fort remous, que le contre-torpilleur à 50 mètres tout au plus du CURIE, diminuait de vitesse.

Je note l’impression de la diminution de vitesse du contre-torpilleur sans en tirer de conclusion ; je le rapprocherai d’un autre fait survenu

quelques heures plus tard.

Ce contre-torpilleur n’a cependant montré aucun signe d’hostilité, aucun éclairage par projecteur, aucun coup de canon.

A-t-il eu l’impression d’un sous-marin s’immergeant ?

Stationné pendant quelques heures à 15 milles au sud de Pola en chargeant les accumulateurs.

Remis en route à 3 heures du matin (le 19) vers le Nord. Peu de temps après, plongé pour un bâtiment sans feux à vapeur,

paraissant être un contre-torpilleur.

Remonté en surface une demi-heure après et continué la route.

Entre 5 heures et demie et 6 heures (le 19), le jour ne paraissant pas encore à cause des nuages, aperçu un contre-torpilleur à trois cheminées

à petite distance ; plongé une demi-heure en continuant la route.

Vers 7 heures du matin, temps clair du côté de l’Italie, brumeux du côté de la terre, fait route vers l’Est.

Vers 8 heures, j’ai pu me situer à environ 4 à 5 milles de Pola.

Vers le même moment, un cuirassé, que je crois pouvoir affirmer être du type « Radetwky » rentrait à Pola.

Ce cuirassé rentrait-il à Pola averti par le contre-torpilleur rencontré la nuit ?

En notant la coïncidence des deux faits, j’ai cru au début que, aperçu la veille au soir, j’avais été signalé à Pola et que les cuirassés aussitôt leurs feux allumés étaient rentrés à Pola.

A la réflexion, je ne le crois pas.

Nous étions un samedi veille de la semaine de Noël ; il est plausible de croire que les Autrichiens aient ramené de Fasana ce jour-là leurs bâtiments

pour fêter Noël, fête particulièrement aimée des Autrichiens.

J’ai circulé ce jour-là et le lendemain dans le voisinage immédiat de la jetée de Pola sans constater aucune surveillance particulièrement active.

Vers 9h30, passé à environ 200 mètres de la pointe…

Rencontré à courte distance deux contre-torpilleurs sortant de Pola.

Fait à toute petite distance de la terre le tour de la rade extérieure de Pola, de façon à me présenter … du port.

Il m’a été impossible, en passant à la hauteur de la passe intérieure de Fasana (petite passe Sud), de voir si quelque cuirassé s’y trouvait.

Après avoir dépassé d’une centaine de mètres le prolongement de la jetée, fait tête sur le barrage dont je supposais l’existence par un plan à main levée fourni par l’Etat-Major, mais auquel celui-ci n’attribuait pas une grande exactitude.

Cependant je dois dire, dans le cas où l’on se servirait de même service d’espionnage, que les autorités autrichiennes ayant découvert, après le relevage du CURIE ce document (non officiel), le seul qui n’ait pas été détruit come je l’expliquerai plus tard, ont paru extrêmement ennuyés de l’exactitude de ce document. Les constatations au sujet de nos mines personnelles me confirment dans la même idée.

J’ai viré de bord, longé le barrage à moins de 10 mètres de la jetée.

Je crois pouvoir affirmer d’une façon absolue qu’aucune passe n’existait de ce côté.

Du côté de la terre, au contraire, une série de canots à vapeur, 3 au moins, semblaient travailler au barrage.

J’ai tout lieu de croire que ces canots étaient en train de refermer la passe ouverte pour le passage des cuirassés aperçus 2 heures avant.

Ayant reçu l’ordre de ne pas entrer à Pola avant de m’être assuré que la rade de Fasana était vide, j’ai fait route pour cette rade en restant à l’intérieur

de la ligne de torpilles portées sur mon plan.

J’ai constaté dans ce trajet que des mouilleurs de mines (vapeurs et grosses chaloupes) travaillaient dans la zone indiquée par le plan.

Dans la baie de Fasana, un gros remorqueur. Sorti de la baie à la nuit tombante et aussitôt éloigné de terre.

Monté en surface pour se porter, tout en chargeant rapidement, avec un moteur à 20 milles environ à l’ouest de Pola.

De nombreux contre-torpilleurs circulaient en éclairant avec leurs projecteurs.

Pendant un certain temps, j’ai été accompagné par trois contre-torpilleurs, un de chaque bord et un derrière éclairant sans cesse

et en apparence avec persistance le CURIE.

Ces contre-torpilleurs n’ayant montré aucune hostilité, je crois pouvoir conclure que le CURIE n’a pas été aperçu.

A 20 milles de Pola (nuit du 19 au 20) stationné sur une gueuse dont l’orin tenu par un homme pouvait être rapidement abandonné.

Terminé la charge.

Vers 3 heures du matin (le 20) fait route sur Pola, plongé une fois pour un contre-torpilleur à trois cheminées.

Atterri en plongée au Sud de …

Fait route en longeant la côte sur Pola, à l’intérieur des lignes de torpilles.

Comme la veille, des mouilleurs de mines étaient en train de travailler.

Aperçu un contre-torpilleur faisant route vers le Nord.

Etant à peu près certain que la passe des contre-torpilleurs n’était pas du côté de la jetée, mais bien du côté de la terre, craignant en outre qu’une attente

de surveillance ne me donne le secret de cette passe trop tard dans la soirée pour entrer, étant dans ce cas obligé de quitter les eaux de Pola pour rallier d’après les ordres reçus, j’avais deux solutions à adopter : ou me lancer un peu aveuglément à toucher le long de la terre à la recherche de cette passe au risque de rencontrer à cette distance un caillou non marqué sur la carte et de sombrer immédiatement

(un contre-torpilleur veut une passe de 4 m de profondeur, un sous-marin comme le CURIE plus de 10m50) ou bien traverser le barrage.

La passe devait faire un angle assez brusque au nord de la jetée.

L’apparence du barrage me faisait supposer que, non seulement la manœuvre devait être possible, mais encore facile.

C’est cette solution que j’ai adoptée.

Pendant que le CURIE se débattait pour se dégager, j’ai pu me rendre compte de l’exactitude de mes prévisions.

Voici en effet la structure du barrage.

Au fond de l’eau, une grosse chaine ou filière.

A la surface, filière moyenne portée par des flotteurs (bouées rondes enfilées et espars amarrés longitudinalement) réunissant les deux des petites filières

de 10 mm environ de diamètre, espacées de 2 ou 3 mètres.

La hauteur de l’eau est d’environ 40 mètres, les filières intermédiaires n’étaient pas raidies. 

Le premier barrage a été passé vers 11h30 sans le moindre incident.

A peine a-t-on perçu un très léger grattage sur la coque.

Nous étions à petite vitesse. L’homme de barre qui mettait son point d’honneur à tenir l’immersion d’une façon impeccable, pour corriger rapidement

une erreur de 20 cm au maximum qui ne lui était pas coutumière, a mis de la barre.

La vitesse étant petite, l’angle de barre a été assez fort, 10 ou 15° probablement.

La malchance a voulu que le centre passe au même instant le long des filières.

L’une d’elles, comme le montre le plan du début du rapport, trouvant un passage libre entre la garde et le gouvernail, s’est introduite le long de la coque,

à toucher la mèche.

Je me suis rendu compte de ce détail en regardant par les hublots du kiosque. C’était le gouvernail bâbord milieu.

Le gouvernail tribord milieu n’était pas engagé.

Quoique du fait de l’écartement des filières (2 à 3 mètres) on puisse supposer que la filière tribord ait fait un certain effort sur la garde et le gouvernail (largeur du sous-marin : 6,50 m) on peut conclure que l’angle de barre mis était l’angle critique et qu’une légère différence de construction des gardes a permis qu’un côté soit engagé et non l’autre…


Notes personnelles du premier-maître CHEFNOURY, patron du sous-marin CURIE,

sur la suite des évènements qui ont amené la perte de ce sous-marin et la prise de son équipage

En manœuvrant pour faire dégager le gouvernail que jugeait pris le Commandant, un fort craquement entendu par les hommes de l’AR fit présumer que la filière-garde, placée à Malte pour préserver la cage du gouvernail, était cassée ou désemparée de ses attaches.

Un peu plus tard, l’hélice bâbord était prise.

Avec un complet sang-froid, toutes sortes de manœuvres furent ordonnées et exécutées dans le plus parfait silence, comme à l’exercice :

changements d’immersion, pointes différentes, souvent excessives, en transportant du matériel d’un bout à l’autre du sous-marin, variations de vitesse, etc. L’une de nos pointes dépasse 30°.

C’est à peine si quelques accoreurs de la batterie craquèrent, l’épontillage ne bougea pas.

Les moteurs électriques donnèrent un rendement que l’on n’aurait pas osé leur demander même en essais.

Je dois dire hautement que, dans cette période d’acharnement à nous dégager, à aucun moment il ne se fit entendre à bord aucune plainte,

aucune parole d’angoisse.

Par une de nos pointes où notre étrave sortit de l’eau, les Autrichiens s’aperçurent de notre présence dans leur port.

Ils tirèrent quelques coups de feu entendus de l’intérieur, mais qui n’atteignirent pas la coque sous-marine.

Un peu plus tard, ils déversèrent sur le CURIE des chaînes et des ferrailles.

Au bout de 5 heures de manœuvre infructueuses, le Commandant fit prendre une dernière fois les densités et la pression restante aux accumulateurs d’air. Nos ressources étaient épuisées.

Se laissant reposer sur le fond (40 mètres), le Commandant ordonna de détruire tous les documents secrets et confidentiels.

L’A .T.R. ainsi que sa jumelle furent mis en miettes, les papiers brûlés, puis il décida de tenter de sauver l’équipage en ordonnant les dispositions pour que le bâtiment ne tombe pas entre les mains des Autrichiens.

En raison de la première hostilité marquée par l’ennemi lors de notre apparition, il était à présumer que cette hostilité se marquerait encore plus fort lorsque nous ferions surface.

Garder les prises d’eau ouvertes était la première intention du Commandant, persuadé que les obus nous feraient des purges mais, pour plus de sûreté, il ordonna qu’on ouvrirait également la vanne du drain au poste central ou davantage, selon les événements qui nous auraient attendus et pour laisser le moins de temps possible l’équipage dans le sous-marin.

Une bouée de sauvetage fut délivrée à chaque homme.

On doit à cette précaution de n’avoir pas eu de noyés, quelques hommes ne sachant pas nager.

« Chassez partout, les prises d’eau resteront ouvertes… ».

Chassé partout bâbord, puis l’AR seulement, pour corriger la pointe que nous prenions.

Sitôt en surface, la mitraille fait rage.

Le kiosque est atteint plusieurs fois, le panneau Diésel déformé.

« Ouvrez les panneaux et évacuez ».

Les panneaux AV et AR s’ouvrent aisément et l’équipage évacue par ces deux panneaux.

Un obus éclate dans le poste central.

Je crois d’abord le Commandant blessé.

C’est seulement sur le pont qu’il devait être atteint d’un éclat d’obus à l’épaule gauche. 

Le bord vide du personnel, j’ouvre sous les yeux du Commandant la vanne de drain du poste central, l’eau rente à flots, puis je monte par le kiosque pendant que le Commandant monte par le panneau AV.

Le sous-marin s’enfonçait déjà.

Debout et fier sur le pont AV, le Commandant dit un dernier adieu à ses hommes : « Courage mes enfants, c’est pour la France… » et le glorieux CURIE s’enfonçait sous ses pieds normalement, comme pour une plongée d’exercice.

Le feu des Autrichiens cesse.

Leurs embarcations recueillirent l’équipage qui fut distribué sur divers bâtiments.

L’officier en second (Enseigne de Vaisseau CHAILLEY) a dû être tué à la mer et entraîné ensuite par le barrage auquel il s’était appuyé.

Le quartier-maître LEBON était atteint à la nuque par un projectile.

Il mourait à l’hôpital quelques heures plus tard.

Le second-maître électricien LE REST avait la jambe gauche traversée par une balle.

Le second-maître mécanicien DEMAY, une blessure légère sur le haut de la tête.

Le quartier-maître T.S.F. CASSAN, blessure au pied. L’éclat d’obus lui restait à l’extrémité du soulier.

Le quartier-maître SALAUN, blessure légère à une jambe.

Toutes ces blessures ont été reçues dans l’eau


Signé : CHEF NOURY 

(source : livre d'or de la Marine - guerre 14/18)

U 14 - Curie

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