Dimanche 17 Avril 1785
Réunion des membres de la Fabrique de Plouguin
Le fils et le petit fils de
René Jean Séraphin du Tertre de Montalais de Lesven
pendant la Guerre de 7 ans
1759 - 1763
Contributeur : Jean Jacques Le Lez
René-Jean Séraphin du Tertre, seigneur de Montalais , enseigne de vaisseau. (habitant Lesven en Plouguin)
dont le fils et le petit fils, à bord du Superbe périrent dans la bataille des cardinaux le 20 Novembre 1759.
1759 - Louis XV décide de lancer plusieurs armées à l’assaut des îles britanniques.
Une véritable armada est réunie dans la baie de Quiberon pour transporter des troupes qui devront débarquer en Écosse.
Le Superbe (70 canons, lancé le 27 Juin 1738 à Brest), capitaine Montalais,
coule avec ses 630 marins dans un engagement contre le Royal George
Détails de vitrail - Eglise Saint Pierre de Plouguin - Transept gauche
Du Tertre de Montalais
Le Ny
Couronne de Comte
Croix de Chevalier de l'Ordre de Saint Louis
Colin de La Biochaye
Du Tertre de Montalais
Couronne de Marquis
Croix de Chevalier de l'Ordre de Saint Louis
Jean-Pierre-René-Séraphin du Tertre de Montalais
Jean-Pierre-René-Séraphin du Tertre de Montalais
1731 - Enseigne de Vaisseau
1.5.1741 - Lieutenant de Vaisseau
17.5.1751 - Capitaine de Vaisseau
1759 - 20.11.1759 - Capitaine de Vaisseau - Commandant du Superbe
La navigation en famille
Le Superbe
Le Superbe est un vaisseau de ligne de 74 canons de la Marine royale française lancé en 1738.
Il est construit à Brest par l'architecte naval Laurent Helie.
Bien que portant 74 canons, il n'a rien à voir avec la classe dite des « vaisseaux de 74 canons » sortie des arsenaux à partir de 1743 et 1744 et dont la conception est très différente.
Il n'est percé qu'à 13 sabords sur sa batterie basse (contrairement aux « 74 canons » qui ont 14 sabords).
Il porte vingt-six canons de 36 livres sur sa première batterie, vingt-huit canons de 18 sur sa deuxième batterie,
seize canons de 8 et quatre canons de 4 sur ses gaillards.
Louisbourg - Canada Français - Acadie
En 1757, le Superbe se retrouve intégré dans l'escadre
de 9 vaisseaux et 2 frégates de Dubois de la Motte
qui doit passer en Amérique pour y défendre Louisbourg au Canada Français.
Le 3 mai, il quitte Brest et arrive à bon port quelques semaines plus tard, participant ainsi à l'importante concentration navale
qui sauve Louisbourg de l'invasion cette année-là.
Plan de
Louisbourg - 1731
Vue de
Louisbourg assiégée
Rentrée à Brest en 1757 - Typhus
En octobre, le Superbe quitte la place pour rentrer en France.
Comme les autres vaisseaux, il est touché par la grave épidémie de typhus qui ravage les équipages
et qui contamine Brest à l'arrivée en novembre, faisant des milliers de morts dans la ville.
Lettre adressée par l'intendant de la marine, HOCQUART, à l'intendant de Bretagne, LEBRET.
A Brest, le 25 nov. 1757.
J'ai l'honneur de vous prévenir, Monsieur, que le nombre des chirurgiens que nous avons ici ne suffisant pas à beaucoup près au grand nombre des malades que l'escadre de M. le comte Dubois de La Motte nous a apporté (Note : elle arrivait de Louisbourg),
j'en demande aujourd'huy dans les villes de Landerneau, Morlaix, Guingamp, Saint-Brieuc et Quimper,
et pour cela, je m'adresse à MM. vos subdélégués, à qui je réponds de votre approbation :
je me flatte, Monsieur, que vous voudrez bien remplir ma promesse.
La circonstance est si pressante, que je n'ai pu me dispenser de recourir aux moyens les plus prompts.
Réponse de l'Intendant.
Le 28 nov. 1757.
J'ai reçu, Monsieur, la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire, le 25 de ce mois, par laquelle vous me marquez que le grand nombre de malades que l'escadre de M. Dubois de la Motte a apporté, vous a mis dans la nécessité de demander des chirurgiens dans les villes de Landerneau, Morlaix, Guingamp, Saint-Brieuc et Quimper, ceux qui sont à Brest ne pouvant suffire pour le traitement de ces malades.
La circonstance était sans doute assez pressante pour ne perdre aucun moment à vous procurer des secours aussi nécessaires.
Je suis persuadé que mes subdélégués n'auront pas manqués d'exécuter les ordres que vous leur avez donnés à ce sujet, et je leur recommande d'en user toujours de même, dans les occasions qui pourront s'en présenter à l'avenir.
Au surplus, Monsieur, je ne doute pas que vous n'ayez la bonté de procurer aux chirurgiens qui vous seront envoyés des gratifications proportionnées aux services qu'ils auront rendus.
Brest, le 27 janv. 1758.
2.143 malades répartis dans quatorze hôpitaux.
499 malades chez les particuliers.
Total : 2.642 matelots malades.
4.610 congédiés aux hôpitaux et chez les particuliers de la ville, du 4 novembre dernier au 26 janvier compris.
2.171 morts aux hôpitaux et chez les particuliers de la ville, du 4 novembre 1757 au 26 janvier 1758.
Total : 9.423 matelots.
Habitants.
916 particuliers morts en ville, du 4 novembre 1757 au 25 janvier 1758.
19 particuliers morts le 26 janvier.
Total : 933 particuliers morts, et 2.171 matelots.
D'où un total de 3.104 morts du 4 novembre 1757 au 26 janvier 1758.
Bataille des Cardinaux - Baie de Quiberon - 20 Novembre 1759
Le 20 novembre 1759, le Superbe prend part à la bataille des Cardinaux, commandé par de Montalais.
L’arrière-garde française est rattrapée par les premiers vaisseaux britanniques, le Torbay, le Resolution, le Warspite et le Dorsetshire ;
les premiers coups de feu sont échangés à partir de 14 h 30.
Vers 16 h 30, le Royal George et le Soleil Royal — celui-ci étant protégé par le Superbe, l’Intrépide et le Tonnant — se font face.
Alors que le Soleil Royal parvient à se dégager, le Superbe sombre par le travers à 16 h 41 avec 630 hommes d’équipage à son bord,
« tandis que, sur les huniers, les grenadiers tirent encore sur l’ennemi ».
Tout comme pour le Thésée vers 16 h, le naufrage est dû à l’entrée de la mer par les sabords ouverts de la batterie basse.
Selon Alfred Doneaud du Plan, un virement de bord précipité, la précision du tir anglais, la fermeture tardive des sabords après un tir
par un équipage peu entraîné, voire l'orgueil du capitaine refusant de voir le danger présenté par les sabords restant ouverts,
sont à l’origine de cette entrée d’eau désastreuse.
Pour Olivier Chaline, le Superbe n’ayant que 70 canons face aux 100 pièces du Royal George,
tente de réduire le désavantage en faisant donner les pièces lourdes de sa batterie basse.
La mer s’engouffre alors par les vantaux ouverts du vaisseau, qui est, de surcroît, au vent de son adversaire.
En deux bordées du Royal George, le Superbe disparaît dans les flots.
Quelques hommes du Superbe sont secourus par les Britanniques.
Le Superbe fait partie des 6 navires perdus par la France lors de cette lourde défaite
qui met un terme aux projets de débarquement en Angleterre.
En comptant plus large, il fait partie des 37 vaisseaux perdus par la France pendant la désastreuse guerre de Sept Ans.
Bataille des Cardinaux - Peintre Richard Paton
HMS Royal George
Le HMS Royal George est un vaisseau de ligne de premier rang de 100 canons de la Royal Navy britannique.
Construit aux chantiers navals de Woolwich Dockyard et lancé le 18 février 1756,
il est le plus grand vaisseau de guerre du monde au moment de son lancement.
Il sert pendant la guerre de Sept Ans, et est le vaisseau amiral de l'amiral Hawke
pendant la bataille des Cardinaux,
sous le commandement du capitaine John Campbell.
Il sert à nouveau pendant la guerre d'indépendance des États-Unis,
notamment à la bataille du cap Saint-Vincent en 1780.
Il coule au cours d'une manœuvre d'entretien de routine alors qu'il était au mouillage
à Portsmouth le 29 août 1782, causant la mort de plus de 800 personnes se trouvant à bord.
Il s'agit de l'un des naufrages les plus meurtriers de l'Histoire du Royaume-Uni
Capitaine John Campbell
Royal George (vaisseau à droite)
Amiral Hawke
L'épave du Superbe
L'épave a été localisée en 1984 par l'équipe de Jean-Michel Eriau qui depuis des années rassemble une abondante documentation
sur la bataille des Cardinaux.
Elle gît à 2,5 milles à l’ouest de l’île Dumet.
Le navire, recouvert par les alluvions de la Vilaine, n'a pas été fouillé par les archéologues sous-marins.
Son état de conservation semble cependant excellent et pourrait livrer d'énormes informations sur les techniques de construction navale
dans les années 1730 ainsi qu'une foule d'objets sur l'équipement et la vie quotidienne des marins au XVIIIe siècle.
Ce chantier complexe n'a, pour l'instant, pas encore trouvé les financements très important qu'il requiert, d'autant qu'il y a aussi deux autres épaves de la bataille des Cardinaux qui pourraient être fouillées méthodiquement (le Juste et le Thésée).