top of page

Guillaume Jézéquel

Émigré au Canada

1906

Contributeur : Gilbert Quivouron

Guillaume Marie Jézéquel est né le 8 Mars 1873 à Plouguin.

Il travaillait comme boulanger à Lanildut

Jezequel Guillaume_E.jpg
Jezequel_Chasse_colorized.jpg

Guillaume Jézéquel au retour de la chasse

Collection Allison Tremblay -

Petite fille de Guillaume Jézéquel

Rosalie Le Dreff (Jeannie) est née le 19 Décembre 1880 à Ploudalmézeau.

Ils se marient en 1904 et ont une fille Marie Josèphe en Août 1905.

Poussés par le clergé, suite à la séparation de l’Église et de l’État, et les promesses de 64ha terres Canadiennes pour 10 Dollars,

ils quittent la France.

Ils embarquent à Cherbourg en 1906 pour New-York sur le SS New-York.

450px-City_of_new_york.jpg

Par le train, ils arrivent à Saint Brieux, Canada.

Ils s’installent sur leurs terres au lieu-dit Kermaria.

1909, naissance de Joseph Marie.

Ils obtiennent la nationalité Canadienne en 1910.

Les enfants reçoivent une éducation en Français et en Breton.

Saint Brieux.jpg
Jezequel_Family_colorized.jpg

Jeannie, Joseph, Guillaume & Marie Jézéquel

Collection Allison Tremblay -

Petite fille de Guillaume Jézéquel

Guillaume décède en Novembre 1942 et est enterré au cimetière de Kermaria.

Jeannie décède en Mars 1945, sa tombe est à côté de celle de son mari.

Jezequel Guillaume_Tombe A.jpg

La colonie bretonne de Saint Brieux fut fondée en 1904 par l’Abbé Paul Le Floc’h et une poignée d’émigrants bretons.

Le groupe quitta Saint Malo le 1 Avril 1904 à bord du Malou avec 300 émigrants bretons.

Kermaria a été créé par des léonards des cantons de Plabennec et Ploudalmézeau arrivés en 1906 et 1907.

Ils ne parlaient que le breton et ont bâti leur église  et leur école.

Pionniers du canton de Ploudalmézeau :

  • Jézégou de Milizac

  • Jézéquel de Plouguin

  • Crozon de Plourin Ploudalmézeau

  • Le Borgne de Plourin Ploudalmézeau

  • Gueguen de Plourin Ploudalmézeau

  • Perrot de Ploudalmézeau

  • Migadel de Saint Pabu

 

Aujourd’hui, la famille Perrot travaille toutes ces terres soit plus de 6000 ha.

Les Bretons émigrés au Canada.

Eléments d'Histoire

1886

Le Préfet d’Ille et Vilaine écrit aux Sous-Préfets, Maires et Commissaires de Police

Il adresse une circulaire du Ministre de l'Intérieur sur les conditions ( aptitude et fortune) requises pour émigrer au Canada

avec succès et leur demande de dissuader les candidats à l’émigration qui ne remplissent pas ces conditions.

Extrait de la circulaire

1 - L’émigration est “une aventure pleine de périls”

2 - Maires et Commissaires doivent dissuader les candidats au départ

3 - Pays à déconseiller : Mexique, République dominicaine, Vénézuela, Brésil, Etats-Unis

4 - Conditions requises pour émigrer au Canada avec succès

5 - Dénonciation de fausses informations, “ inventions d’agents sans scrupules”

 

4 Avril 1903 

Lettre ouverte du recteur Le Floc’h de Magoar (Côtes du Nord) publiée dans l”Ouest-Eclair”

1 - Les avantages du Canada (plutôt que la région parisienne)

2 - Annonce de son départ pour le Saskatchewan

“au secours des chrétiens pour faire reculer les Protestants qui envahissent ce pays”

se met à la disposition de tous les candidats à l’émigration

ouest eclair 1903 A.jpg
ouest eclair 1903 B.jpg
ouest eclair 1903 C.jpg
ouest eclair 1903 D.jpg
Ouest eclair 1903 J.jpg

11 Mai 1903 

Rapport du Commissaire spécial ( de la police des chemins de fer de l’Ouest et des ports) de Saint Malo au Ministère de l’Intérieur,

au Préfet  d’Ille et Vilaine et au Sous-Préfet de Saint Malo.

Complète les rapports du 4 avril et du 5 mai 1903.

 

1- Le mouvement d’émigration avec départ de Saint Malo

 *  a commencé en mars 1903 : une quarantaine de paysans et ouvriers agricoles

 * se poursuit : 40 départs le 4 mai

 

2- Ces départs

* concernent surtout des personnes des Côtes du Nord

* coïncident avec le départ des congrégationistes ( Frères de l’Instruction chrétienne, Filles du Saint Esprit, Filles de Jésus)

 

3- Origine des départs

* les agissements de la Cie Herme-Péron

* volonté des congrégations de fonder des écoles et des colonies agricoles dont les paysans bretons formeront le noyau,

préparant une nouvelle vague de départs; insiste sur le rôle de l’abbé Le Floc’h

 

4- Informations sur la politique anglaise d’émigration au Canada

* Propagande intense en Angleterre pour l’émigration au Canada mais uniquement pour les Anglais

* Volonté de contrecarrer une influence française et surtout catholique dans le Saskatchewan et en Alberta

29 Juin 1903 

 

 Lettre ouverte de l’abbé Le Floc’h, depuis l’évêché de Prince-Albert ( Saskatchewan), publiée dans l”Ouest-Eclair”

 

1-  “ ma colonie”  : près du lac Vermillon à 120 milles de Prince-Albert

* ses avantages : plaines immenses avec de la bonne terre pour la culture et l’élevage, bonnes eaux,  voisinage du chemin de fer et  comparaison avec les grandes usines en France : grand air, pas de travail le dimanche,  pas d’occasion de boire

 * les projets

 - construction de l’église Saint Yves ( à 700 m de la gare) et dans  l’avenir, une seconde paroisse

- extension de la colonie

 

2- Les conditions d’installation

* départ en avril, la famille suivra en août

* homestead

 

3- Mise en garde

*  disposer de 4000 francs au moins

* beaucoup travailler ( comme en France)

 

4- Appel à l’immigration

* Ceux qui sont intéressés peuvent envoyer 60 francs pour retenir une place

* Faire vite :” le pays est au pillage” : arrivée massive d’autres Européens , des “étrangers”

Ouest eclair 1903 E.jpg
Ouest eclair 1903 F.jpg
Ouest eclair 1903 G.jpg
Ouest eclair 1903 H.jpg
Ouest eclair 1903 I.jpg

Commissariat spécial de la police des chemins de fer de l’Ouest et des Ports

Gare de Saint Malo

 

Saint Malo, le 16 juin 1904

 

Conformément aux instructions de Monsieur le Préfet d’Ille et Vilaine, en date du 8 courant, j’ai l’honneur de transmettre ci-joint un rapport spécial et circonstancié sur le mouvement d’émigration vers le Canada qui s’est effectué par le port de Saint Malo.

Un contrôle rigoureux exercé aux départs des vapeurs anglais ,et même français, à destination de l’Angleterre ainsi que de Terre Neuve, a permis de constater que , depuis le 11 mai 1903, 393 personnes se sont embarquées à titre d’émigrants pour le Canada.

Ces émigrants se rendaient notamment dans les provinces de Manitoba, de la Saskatchewan et de Winipeg.

Presque tous étaient de petits propriétaires, cultivateurs, éleveurs et ouvriers agricoles, qui avaient vendu leur petit pécule ou rassemblé leurs économies en vue des achats d’animaux et de matériel pour le défrichement et l’exploitation des 64 hectares de terrain que le gouvernement canadien accorde à chaque émigrant majeur ou chef de famille.

 

Les départements de la Bretagne qui ont fourni le principal contingent à l’émigration par le port de Saint Malo

sont le Morbihan et les Côtes du Nord.

Les Bretons se rendant au Canada s’embarquent par groupes peu nombreux, dépassant rarement une douzaine de personnes.

Cependant, il faut excepter le départ du 1er avril de cette année où 186 émigrants sont partis à la fois

sur le vapeur “ Malou” , comme l’indiquait mon rapport du 2 avril 1904 et les télégrammes ad hoc antérieurs.

Les divers groupes d’émigrants bretons sont généralement envoyés au Canada par les soins de la Compagnie Herme-Péron,

ayant son siège social à Paris, 61 , Boulevard Haussmann.

Les 186 ayant pris passage à bord du “Malou” ont été embarqués par l’agent d’émigration de Bordeaux, Victor Depas,

ayant envoyé comme représentant à Saint Malo un sieur Louis Rey, également domicilié à Bordeaux.

Comme le faisait prévoir le rapport du 11 mai 1903, il devait certainement exister, pour produire cet exode de paysans bretons

vers le Canada, d’autres motifs que les agissements des agences d’émigration.

En effet, les interrogatoires des émigrants au moment de leur départ de Saint Malo, ont fait acquérir la certitude qu’ils partaient moins dans l’espoir de s’enrichir rapidement au Canada , qu’à la suite d’une campagne perfidement menée invoquant

la persécution religieuse dans le pays à la suite de l’application de la loi sur les Congrégations.

Aussi, voit-on des fractions de divers ordres religieux quitter la France pour le Canada en même temps que les paysans bretons

ou bien les précédant ou les suivant à quelques jours d’intervalle.

Les congrégationistes ayant l’intention de fonder des colonies agricoles, ont l’espoir d’en former le principal noyau avec les familles

des émigrés bretons, et de grouper autour tout l’élément français déjà installé dans les diverses provinces du Canada ouvertes à l’émigration.

Les gouvernements anglais et canadien pressentant ces projets et craignant que l’influence cléricale française nuise à la leur,

prennent dès maintenant des mesures pour contrebalancer cette influence et l’annihiler autant que possible en adoptant

des règlements administratifs spéciaux.

Parmi les personnes faisant de la propagande pour l’émigration française au Canada, il faut citer l’abbé Le Floc’h,

ex-recteur de Magoar ( Côtes du Nord).

Il se mit en relation avec tous les Directeurs ou Directrices des congrégations quittant la France pour le Canada.

Il trouva des auxiliaires dévoués et discrets dans beaucoup de villages bretons.

Il fit paraître des articles dans les divers journaux cléricaux de la région.

S’étant rendu au Canada, il correspondit très activement avec ces auxiliaires, et établit son centre d’opérations 

aux environs de Guingamp.

Rentré momentanément en France, il s’embarqua le 1er avril dernier avec les 186 émigrants sur le “Malou”, les conduisant,

les conseillant, et paraissant avoir sur eux une influence très grande.

A chaque départ d’émigrants, l’interrogatoire auquel ils ont eu à répondre a démontré qu’ils abandonnent leur village

à l’instigation de l’abbé Le Floc’h.

Cet abbé semble donc être un des principaux organisateurs du mouvement d’émigration de l’Ouest de la France vers le Canada.

 

Pour le Commissaire spécial en congé,

Le Commissaire spécial de police adjoint.

Vapeur Malou

Malou Cargo acier.jpg

16 Juin 1904

 

Tableau récapitulatif des départs de Saint Malo vers le Canada du 11 mai  1903 au 25 mai 1904, dressé par le Commissariat spécial

Départ de 393 personnes  : 167 en 1903 et 226 en 1904

 

1- 14 départs de navires :

- 8 entre le 11 mai  et le 21 septembre 1903

- 6 entre le 22 février et le 25 mai 1904

 

2- Les émigrants

* 9  familles ( 58 personnes) :

3 de 2 personnes, 1 de 3 , 1 de 7, 1 de 8, 1 de 10 ( nom de familles disparu)

et 1 de 14

1 départ de 10 personnes des Côtes du Nord et Morbihan

1 famille de Loire Inférieure (Savenay),

4 du Morbihan,5 des Côtes du Nord

* 16 personnes seules : 1 de Nantes (Loire Inférieure), 10 du Morbihan,5 des Côtes du Nord

* 130 prêtres et religieux/ religieuses

- Abbé Le Floc’h

- Frères de l’Instruction chrétienne ( Lamennais) de Ploërmel (Morbihan): 59 en 3 départs en 1903

- Filles de Jésus ( Locminé- Morbihan) : 52 en 2 départs en 1903

- Filles de Jésus et Filles du Saint Esprit ( Morbihan): 7 le 1er avril 1904

- Cisterciens ( Pontivy- Morbihan) = 3 en 1903

- Trappistes ( Timadeuc- Morbihan) = 8 en 1904

 

3- Les destinations

* Manitoba (28) : 2 familles de 2 et  10 personnes, 4 personnes seules et 12 congrégationistes

* Nouvelle Ecosse (31) : 2 familles (total de 10 personnes) et 11 congrégationistes

* Québec ( 58): 1 famille de 7 personnes, et 51 congrégationistes ( pour installation provisoire)

Saskatchewan ( 34) : 2 familles de 3 et 14 personnes, 4 personnes seules et 13 congrégationistes ( dont l’abbé Le Floc’h)

* Winnipeg ( 19): 3 familles ( 2 de 2 personnes et 1 de 8) et 7 personnes seules

* Saskatchewan et Winnipeg : 36 congrégationistes

* Saskatchewan, Winnipeg et Manitoba : 186 personnes en tout, sans précision, le 1er avril 1904

Paris Canada 1904_01.jpg
Paris Canada 1904_02.jpg
Malou Cargo acier 2.jpg
Paris Canada 1904_03.jpg
Paris Canada 1904_04.jpg

Sources :

Université de Rennes

Archives Ille et Vilaine

Paris Canada

Ouest Eclair

bottom of page