Dimanche 17 Avril 1785
Réunion des membres de la Fabrique de Plouguin
Souvenirs d'hier - page 15
« Faisons ensemble le tour du bourg de notre enfance »
Souvenirs de deux jeunes Plouguinoises dans les années 60
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Contributrices : Madeleine Mercel et Jeannette Cadour
Quatre fois par jour nous traversions le bourg pour aller à l’école Sainte Anne.
Le jeudi matin nous allions aussi à l’école apprendre le tricot et autres travaux manuels
et l’après-midi nous rejoignions les pensionnaires pour une promenade dans les environs du bourg.
Le dimanche, c’était pour la messe le matin et les vêpres l’après-midi.
Au fond de la place, au plus près de l’église, une grande maison.
C’est là qu’habitait Antoine Bergot et sa famille.
Antoine était tailleur d’habits et travaillait au 2ème étage de la maison.
Dans les années 60, Jeanne, son épouse a repris la cabine téléphonique
d’« Annette téléphone » quand celle-ci est partie en retraite.
Elle a aussi repris l’épicerie de Michelle Joulou.
Notre épicerie de référence au bourg était chez Michelle Joulou.
Traditionnellement, chaque famille de la commune fréquentait les magasins
les plus proches de leur domicile.
Pour éviter de faire un détour lors de nos achats, la famille Joulou nous autorisait à passer par la cour de leur propriété, là où se trouvait leur atelier de menuiserie.
Suite à notre déménagement, nos achats d’épicerie ont été partagés
entre l’épicerie Joulou et celle de chez Hortense, au bas du bourg.
Dans la première maison de la rue Suzanne de Parcevaux, sur la gauche,
Yves Floch avait un atelier de réparations d’appareils électriques.
Avec ses ouvriers, il a fait de nombreuses installations dans la commune.
Il était sans doute sur Plouguin le vendeur des premiers téléviseurs
qui étaient peu nombreux à l’époque.
Nous nous rappelons avoir vu plusieurs émissions de télévision (Intervilles, Rintintin, Thierry La Fronde) à la fenêtre d’une maison rue de Brest,
sur le trottoir où les enfants du quartier se retrouvaient en toute tranquillité.
En face de chez Floch, un autre commerce : chez Perrig et Marie Ber. Épicerie, cordonnerie, bar et salon de coiffure à l’étage.
Certains se souviendront peut-être du Père Magloire
dans un cadre derrière le comptoir du bar.
Le salon de coiffure s’installera de l’autre côté de la place en septembre 1957.
À l’époque, pas de numéros, ni de noms de rues.
On disait qu’on allait chez Joulou, chez Floch, chez Perrig, chez Berthou, chez Tournellec, chez Tante Phine,
chez Lili, chez Mélanie…
En continuant sur la place, se trouvait la maison Berthou,
négociant en vins.
Régulièrement, des camions-citernes pleins de vin arrivaient
sur la place.
Nous avons pu assister, dans un bâtiment de la cour,
au lavage des bouteilles et à leur embouteillage.
On voyait ensuite le camion de livraison faire le tour des cafés
du bourg, ravitailler les maisons de la commune
et celles des bourgs environnants.
L’actuel parking de la mairie était occupé à l’époque par un commerce,
ses dépendances et un jardin.
C’était « chez Laouic », Guillaume le Gall et sa femme Annette :
débit de boissons, épicerie, charbons.
Pour que la vache qui leur appartenait puisse accéder aux dépendances, il n’y avait pas d’autre solution que de la faire passer par le couloir qui traversait la maison.
Le dimanche après-midi, à l’entracte de la séance du cinéma au Patronage, les jeunes spectateurs (nous en faisions partie) se précipitaient chez Laouic pour acheter des bonbons et des chewing-gums qui, comme par hasard, étaient tous gagnants…
Comment ne pas parler ici du « car à Laouic » garé sur la place.
C’était en particulier le moyen de déplacement à l’extérieur de l’équipe de foot
des Gars de Saint-Majan.
Que de péripéties bien souvent !
Puis venait la mairie où chaque dimanche, après la grand-messe, les Plouguinois,
avant de se retrouver dans les cafés du bourg, écoutaient avec beaucoup d’attention les annonces faites par le garde-champêtre qui se tenait à une fenêtre de l’étage.
Devant cette mairie se trouvait une pompe à eau qui servait à ravitailler les gens
du bourg et qui permettait aux joueurs de foot de l’époque de se laver de façon
très sommaire et d’y laver leurs chaussures.
Ils allaient ensuite « Chez René » pour se changer et rejoindre leurs supporters
après des matchs bien disputés.
Photo café Le Dreff : Martine Le Dreff.
Pour faire nos courses, on allait aussi à la boulangerie, chez Fourn.
Nos yeux d’enfants étaient impressionnés par la quantité de pain
(souvent des pains de 3 ou 6 livres) acheté ou échangé contre des tickets par certains :
Il fallait nourrir des familles où plusieurs générations se côtoyaient.
Les paysans portaient leur blé au moulin et avaient en échange des tickets
pour acheter leur pain.
La boulangerie faisait en même temps épicerie, café, restaurant, repas de noces
et possédait également une petite ferme.
Plus loin, rue de Brest, la boucherie Rolland était réputée pour la qualité de sa viande
et de sa charcuterie :
Les Brestois ayant une maison à Saint-Pabu s’arrêtaient facilement pour y faire leurs achats.
En face, en revenant sur la place, Lili nous accueillait dans sa boutique de fruits et légumes
qui venaient en partie de son jardin près du presbytère :
Une seule pièce au rez-de-chaussée d’une maison maintenant démolie.
Lili avait une particularité :
Elle portait une blouse blanche à double boutonnage.
Au début de la semaine, le boutonnage était à gauche et au milieu de la semaine elle changeait de côté,
le boutonnage était à droite !
Une blouse toujours propre…
Les encarts publicitaires sont tirés
de programmes édités
pour le Circuit des Vallons
lors du pardon de Plouguin.