Dimanche 17 Avril 1785
Réunion des membres de la Fabrique de Plouguin
Souvenirs d'hier - page 16
« Faisons ensemble le tour du bourg de notre enfance »
Souvenirs de deux jeunes Plouguinoises dans les années 60
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Contributrices : Madeleine Mercel et Jeannette Cadour
À côté de chez Lili, une figure bien connue des Plouguinois : Tante Phine.
Tout le monde l’appelait ainsi et avait fréquenté la maison Poullaouec pour plusieurs raisons :
Café, bazar, journaux, cycles, essence pour cyclomoteur, jouets, parfumerie, vaisselle…
Dans le souci de satisfaire sa clientèle, Tante Phine avait fait installer dans son café un juke-box et un flipper
(du jamais vu à Plouguin).
Photo : Irène Quéré Poullaouec
À l’arrière de la maison, la cour où se situait l’atelier de cycles servait de parking
aux cyclomoteurs et aux vélos pendant que leurs propriétaires allaient à la messe le dimanche ou venaient au bourg pour les enterrements.
Le dimanche et pour les grandes occasions, nous allions l’aider dans son commerce.
Beaucoup de Plouguinois se souviennent peut-être avoir acheté chez elle des cadeaux
pour la fête des mères.
Une année, elle avait organisé une exposition de jouets pour faire son choix
avant les fêtes de Noël.
Elle avait participé à un concours national organisé par les Bottes Baudou, bottes
qu’elle avait exposées dans sa vitrine, et concours pour lequel elle avait eu un des premiers prix.
Photo : Irène Quéré Poullaouec
La grande vitrine de son commerce permettait l’affichage de grands posters annonçant les titres des films projetés au Patronage.
Pour le célèbre « Circuit des Vallons »
elle prêtait, à l’étage de la maison,
ses chambres qui servaient de vestiaires aux coureurs cyclistes.
Pour le pardon de Plouguin, nous avons vendu pour elle des jouets exposés sur un étalage devant la maison.
En hiver, le dimanche soir, les chasseurs déposaient chez elle les lapins qu’ils avaient tués dans la journée.
Un marchand de Gouesnou passait le soir les récupérer pour les revendre.
À l’emplacement de l’actuelle pharmacie, se trouvait la maison Simon :
Café, bureau de tabacs, épicerie, marchand de tissus.
Jean-Louis Simon était aussi tailleur de vêtements.
Dans les années soixante, Marie-Françoise et Alexis Le Gall reprennent à leur compte le café et le bureau de tabacs.
Ensuite, de nouveau un café : Yvonne et Alexis Marzin étaient également dépositaires
du « Télégramme ».
Beaucoup d’ouvriers qui prenaient le car le matin y achetaient leur journal avant de partir travailler à Brest.
Entre la route de Lanrivoaré et celle de Ploudalmézeau, la maison Tournellec :
Café, épicerie, cordonnerie, mercerie, restaurant, repas de noces, produits laitiers.
Tous les matins, les clients, munis d’un pot à lait, venaient s’approvisionner en lait
et en crème fraîche conservés dans de grands bidons en alu.
De l’autre côté de cette route, Joseph Trébaol, mécanicien, était propriétaire
d’une forge qui avait employé de nombreux ouvriers.
Le rez-de-chaussée de la maison d’habitation était en partie occupé par un café, un commerce de quincaillerie où étaient vendus du petit matériel agricole, des bols pour les écrémeuses...
Qui se souvient y avoir acheté des bonbons noirs qui faisaient « Couac, Couac » ?
Quelques maisons plus loin, on pouvait rencontrer « Marie Zu »,
ainsi appelée car habillée tout en noir.
Elle ramassait des branches de genêt, les faisait sécher dans le couloir de sa maison
et en faisait des balais qu’elle revendait.
Le bâtiment qu’on appelait le Vieux Couvent était la propriété de François et Marie Le Gall.
Couvreur et cimentier, François n’hésitait à monter sur le toit de l’église
s’il le fallait pour y faire des réparations.
Les briques qu’il utilisait pour ses chantiers étaient fabriquées sur place par lui-même
et ses ouvriers.
Pour la kermesse de l’école, il enfourchait volontiers son Grand Bi et faisait l’attraction
pour le plaisir des spectateurs.
Après cette évocation de nos souvenirs du bourg, nous ne manquerons pas de citer d’autres commerces ou artisans présents dans notre mémoire :
Les cars Simon, Éliane au Prat, « Annette téléphone », chez Jean Treut au Croisig Vert, chez Coadou au Croissant,
chez Ménec à Locmajan, la forge Madec, l’entreprise Kervran, Olivier Salomon menuisier, Francis Vaillant bourrelier, Jean-René le Ven menuisier, Guillou cordonnier, chez Hortense café, épicerie, quincaillerie, au bas du bourg.
Une mention particulière pour la forge de Job Pellé où nous avons passé des heures à le regarder travailler.
Nous étions admiratives de son savoir-faire et restions le regarder ferrer les chevaux dans le chemin du Lez.
Il y aurait sans doute encore bien des choses à dire sur le sujet.
À vos plumes !
* Les encarts publicitaires sont tirés de programmes édités pour le Circuit des Vallons lors du pardon de Plouguin.