Dimanche 17 Avril 1785
Réunion des membres de la Fabrique de Plouguin
Plouguin en 1977
Contributeur : Jean Jacques Le Lez
Ouest France du 23 Février 1977
Signé Alain Cabon
Plouguin – Le bourg prend le pas sur la campagne
« Terre de sagesse », « Centre royal de culture celtique » ainsi est qualifiée la commune
par le chanoine Eliès, dans sa plaquette de 88 pages, « Plouguin cité royale ».
Eh bien ! Cette commune profondément agricole est en train de changer nettement d’aspect.
Certes, on ne s’étonne pas que sur ses 2936 hectares le chiffre de 250 fermes des années 50
ait aujourd’hui diminué de moitié :
en 1975, 130 exploitations d’élevage et de polyculture d’une moyenne de 20 hectares.
Mais c’est l’essor de son bourg qui surprend, d’autant plus que Plouguin n’est réellement côtière,
malgré une fenêtre sur l’Aber-Benoit, ni suburbaine.
L’utilisateur de la voie Brest Ploudalmézeau ne s’en rend guère compte :
ce bourg s’est enflé au point qu’il recèle désormais autant de maisons (210) que la campagne
et presque autant d’habitants (621 à 752).
Avec le prochain lotissement on aura fait la bascule…
250 fermes en 1950
130 fermes en 1975
Collection Gaëlle Milan Trébaol
Le bourg - années 50
Collection Gaëlle Milan Trébaol
1952
Le bourg
2013
La carte des lotissements
Car Plouguin a joué avec force la carte des lotissements pour enrayer un dépeuplement qui apparaissait inéluctable depuis la guerre.
Entre 1962 et 1968, on tombait au-dessous de la barre des 1500 habitants : 1427 en 68, 1373 en 75.
Et malgré le lotissement de 35 lots du Ty-Guen il y a une dizaine d’années, et celui de Croisic-Ver,
19 maisons, terminé en 1973.
Cette fois on a pris les grands moyens : 78 lots à Pont-an-Traon dispersés sur 7 hectares 70 acquis
à l’amiable à trois propriétaires différents.
Trois maisons sont déjà sorties de terre et 50 lots sont vendus à 40 F le mètre carré.
On est ici entre la route de Saint Pabu et le terrain de sports, à la fois au bourg et à la campagne, d’autant plus qu’on s’est évertué à conserver talus et ruisseau.
Et le maire, M. Jean Louis Berthou, qui achève son second mandat, ne regrette en rien d’avoir dû décider dans la foulée l’assainissement du bourg.
Louis Berthou - Maire
Collection Jean Jacques Le Lez
Collection Gaëlle Milan Trébaol
Collection Gaëlle Milan Trébaol
Remembrement : le mouvement d’humeur du conseil
Commencée l’an dernier la première tranche desservira ce futur lotissement et le quart du bourg.
L’adjudication de la station d’épuration des fera en mars.
On en sera déjà à un total de 60 millions de centimes.
« C’est le prix de la modernisation quand on veut éviter que les gens de la commune qui travaillent ailleurs aillent bâtir ailleurs »
La vapeur semble renversée puisque beaucoup de Brestois viennent désormais s’installer.
Dès lors il est probable que pour clarifier les frontières de cette urbanisation et de l’agriculture,
un plan d’occupation des sols soit à mettre en route par la prochaine municipalité.
La campagne de Plouguin aussi a changé de visage par la vertu d’un remembrement
qui mit quelque animation dans la commune autour des années 69, date de la prise des terres,
et même au tout début de ce mandat puisqu’il amenait le conseil municipal à démissionner en bloc en juin 71.
Motif : « la lenteur des aides financières aux travaux annexes du remembrement ».
A Plouguin ce n’était pas rien car malgré les deux départementales et les 17 kilomètres de voies communales existantes
il y avait à réaliser 40 kilomètres de chemins ruraux et autant de chemins d’exploitation.
Le mouvement de mauvaise humeur aura suffi à débloquer la situation : les premiers ont été achevés en 74.
Bref, aujourd’hui tout est clair et, empruntant des emplacements nouveaux dans les trois quart des cas,
le réseau a été entièrement remodelé.
Il donne une voie d’accès goudronnée à chaque exploitation.
On est par contre satisfait de l’abus d’arasement des talus qui accélère l’érosion d’inquiétante façon.
Tout le monde aussi à l’eau, grâce au réseau communal relié à Kernilis depuis octobre, le renfort de Saint Pabu ayant été nécessaire cet été,
et grâce aussi à des associations syndicales.
Le téléphone de son côté est en train d’irriguer la commune : une centaine de nouveaux abonnés sont en cours de raccordement.
Tréouré - Kervavic
2011
1952
L’école publique aujourd’hui
Au bourg, côté bâtiments communaux, c’est en toute logique sur l’école publique qu’est actuellement porté l’effort.
Comme l’église dont on a refait la toiture et dans laquelle on avait installé le chauffage,
comme le presbytère, la mairie avait été rénovée dans les années 60.
Le cimetière est encours de transfert depuis une dizaine d’années, la chapelle de Locmajan, nichée dans la verdure au coin de l’Aber,
est en bon état et seule la mini-chapelle de Saint Pirrig, tout près de l’église, attend réparation …
qui sont pour cette année.
Mais l’école publique, âgée de 70 ans, même si elle n’a pour le moment
que 35 élèves dont 15 en maternelle, avait besoin de rénovation.
En fait, à part les murs que l’on conserve, c’est une véritable école neuve qu’on y construit pour un marché de 76 millions :
Trois classes, deux appartements et un nouveau bâtiment cantine, voila ce qui attend pour la rentrée de septembre les enfants, qui entre temps ont trouvé asile dans une ancienne école privée désaffectée depuis l’institution de la mixité, l’actuelle école privée rassemblant de son côté
plus de 200 élèves.
Ecole publique
35 élèves
Ecole privée
plus de 200 élèves
La maison communale demain
Grâce notamment à une entreprise et à quelques artisans du bâtiment, Plouguin, qui possède un équipent de base correct
(6 cafés, 3 alimentations dont l’une fait boulangerie et deux merceries, une boucherie, deux garages, machines agricoles …)
offre globalement une centaine d’emploi, ce qui ne l’empêche pas de compter 27 chômeurs.
Un médecin et un pharmacien seraient les bienvenus.
6 cafés
3 alimentations
1 boulangerie
1 boucherie
2 merceries
2 garages
...
Mais ce qui fait le plus cruellement défaut à ce bourg, sur lequel vit presque totalement Tréouergat, c’est une maison communale.
Son absence constitue le gros problème qui, en attendant « squattent » ce qu’elles peuvent.
Le déjà vieux club du 3e âge se réunit chaque mercredi à l’école Saint Pierre, il y a aussi le club féminin
et surtout le foyer des jeunes très actif mais sans domicile fixe.
Un médecin
et un Pharmacien
seraient les bienvenus
On le regrette d’autant plus que les foyers des jeunes ayant le vent en poupe sont rares dans la région.
Ici on fait avec un égal bonheur canoé-kayak, volley-ball, langue bretonne, théâtre breton (avec incursion au PAC de Brest !)
Et on n’hésite pas à organiser un Kig-ha-farz – en 71 c’était une innovation – pour tenter une animation estivale.
La salle communale permettrait de préserver cet élan intéressant et une salle omnisports, espérée dans le cadre du S.I.V.O.M. de Ploudalmézeau, permettrait l’essor sportif à domicile.
Jusqu’à présent et comme partout les footballeurs sont privilégiés qui, à 80 sous la bannière de Saint Majan
(équipe fanion en promotion 1ère division), bénéficient depuis 20 ans du terrain de football communal,
près duquel vient de s’aménager un parking.
La commune, budget de 80 millions a aussi acquis près de l’agglomération une réserve foncière de 5 hectares
pour un petit lotissement en cours de sept pavillons pour personnes âgées dans les bois
et douze autres pour jeunes ménages, ce qui est un signe.
On a encore au projet, au bas du bourg, l’aménagement du plan d’eau du Garo avec terrain de camping voisin qui, estime-t-on, pourrait aussi bien fonctionner à la mi-saison.
Ainsi, strictement agricole hier, rurale aujourd’hui, Plouguin sera-t-elle peut être station verte demain.
Pourquoi pas ?