Dimanche 17 Avril 1785
Réunion des membres de la Fabrique de Plouguin
Yves Marie Marc
Un Plouguinois disparu en mer en Nouvelle Calédonie 1886
Né le 2 Septembre 1851 à Plouguin (Kerinazou)
Engagé volontaire aux équipages de la flotte à 18 ans le 12 Mars 1870 - Mécanicien - Matricule 1439
Affecté sur l'Aviso Loyalty à Nouméa - Nouvelle Calédonie
Participation au sauvetage du Cher (Flottille pénitentiaire) Janvier 1885
Disparu en mer le 25 Mars 1886*
* Source "Relevé des registres d'états civils et archives de Nouvelle Calédonie par le cercle Celtique de Nouméa"
Le Loyalty
Longueur 27,43 m
Largeur 4,75 m
Artillerie II4
Propulsion: voiles et vapeur
Équipage : 105 hommes
Classé comme aviso de 3ème classe en 1886
Source : Musée maritime Nouvelle Calédonie
Le 15 janvier 1885, Le Cher, navire à voiles et à vapeur de la Marine Nationale commandé par le lieutenant de vaisseau Laffont, est affecté en Nouvelle-Calédonie pour y effectuer un travail hydrographique et le transport de troupe.
En janvier 1885, il doit convoyer 250 condamnés de la transportation, de Balade à l’Ile Nou.
Il n’arrivera jamais à destination.
Le naufrage du Cher
Jeudi 9 janvier 1885 à 9 heures Le Cher, transport de guerre de 63 mètres pour 1673 tonneaux sort du lagon par la passe de Uitoé.
Cap sur l’extrême nord de la Grande Terre.
Vers 19 heures, toutes voiles dehors, il longe par l’ouest, l’extérieur du grand récif Contrariété.
Il doit passer à 2 milles au large de la pointe dangereuse du cap Goulvain.
Ce jour- là, à cet endroit, des courants d’une extrême violence entraînent inexorablement le navire contre la barrière corallienne.
Le Commandant tente de lofer puis ordonne d’abattre la voilure.
Trop tard, le navire talonne et s’immobilise.
L’équipage cargue les voiles et met à l’eau une première
embarcation de sauvetage.
Une énorme vague déferlante la retourne avec
les sept hommes à bord.
Ils prennent pied sur le platier du récif.
Ils sont récupérés plus tard par une chaloupe et réussissent
à regagner le bord pendant la nuit.
Sur le navire le trouble est grand. Le roulis est effroyable.
Le grand mât tombe sur tribord.
Les marins coupent les haubans qui retiennent le mât
de misaine, celui-ci s’abat sur bâbord avec
un fracas épouvantable.
Le Cher commence à couler en s’inclinant sur bâbord.
En l’absence de mâts, l’équipage manque de points de levage.
Les marins sabordent le côté bâbord pour faire glisser
une autre chaloupe qui permet de transporter des vivres,
de l’eau et une partie des rescapés sur l’îlot Contrariété, situé à l’intérieur du lagon à deux milles de l’épave.
Vers quatre heures du matin, pour alerter les secours pouvant venir du littoral, le commandant fait tirer des coups de canon.
Ils seront entendus par le colon Newland.
Après une nuit d’angoisse le débarquement des hommes commence enfin sur l’îlot Contrariété.
A neuf heures le pilote major Fabre quitte à son tour le navire à bord d’un youyou.
A treize heures il donne une dépêche du commandant aux autorités stationnées à Poya.
La nouvelle du désastre parvient à Nouméa seulement le lundi matin à dix heures.
Dans la nuit de dimanche à lundi le bâtiment se brise en deux sous les coups de boutoir de la houle.
C’est vers neuf heures du matin que les 115 membres de l’équipage, torturés par la soif et la faim aperçoivent enfin à l’horizon Le Bruat et Le Loyalty venus pour les sauver.
Le mardi, les deux bâtiments reviennent vers la capitale avec tous les naufragés à leur bord.
Ce n’est que mercredi 14 janvier vers 14 heures que les deux navires entrent enfin en rade de Nouméa.
Le 12 avril Le Commandant et tous ses officiers passent en Conseil de Guerre à Toulon.
Le lieutenant de vaisseau Laffont est acquitté à l’unanimité et félicité pour sa conduite exemplaire pendant le drame, cette reconnaissance entraînant automatiquement l’acquittement de l’ensemble de l’équipage.
La maquette du Cher est exposée en permanence au Musée National de la Marine à Paris