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1940 - 1944
Chroniques d'occupation


14 juillet 1940

Jour 26
 

 

Afin d'éviter des différences considérables atteignant parfois la valeur du simple au double sur certaines denrées, la municipalité avait cru devoir prendre hier, jour du marché hebdomadaire, une initiative qui devait, d'après elle, pailler, dans une certaine mesure, aux inconvénients constatés les semaines précédentes et qui avaient donné lieu à réclamations.

 

Aussi le premier adjoint au maire, M. Rault, accompagné de deux agents de l'autorité, se trouvaient à partir de 11 h. 30 sur la place et invitaient les fermières à vendre le beurre au prix de 7 fr. 50 la livre et les œufs à raison de 10 fr. la douzaine.

 

Bon nombre de vendeuses se plièrent à ce désir, bien que débordées par le public, d'autres, au contraire, quittèrent rapidement la place avec leurs produits — il y eut surprise, les premiers cours étant de 11 et 12 fr. pour le beurre et de 11 fr. 50 a 12 fr. pour les œufs — car elles estimaient que les beurres n'étant pas tous de qualité égale, les prix ne pouvaient être les mêmes pour ceux de première et seconde qualité.

 

L'effervescence fut vive et l'offre devint rapidement presque rare, surtout dès qu'à partir de midi les revendeuses venues des villes voisines purent commencer leurs importants achats.

Enfin, vers 13 h. 30, tout se calma un peu et les représentants de l'autorité étant partis, les cours s'établirent pour le beurre de table entre 8 fr. 50 et 9 fr. la livre et pour le beurre de cuisine autour de 8 fr. ;

quant aux œufs, fait curieux à souligner ils trouvèrent assez difficilement preneurs à 8 fr. la douzaine et 8 fr. 50 au lieu des 10 fr. fixés à l'ouverture des transactions.

Il est bien entendu que, contrairement à ce qui se disait sur la place, il ne s'agissait nullement, dans la circonstance, d'une taxe officielle à appliquer pour les prix de vente du beurre et des œufs, mais d'une invitation de l'autorité à ne pas dépasser des cours qui semblaient devoir être rémunérateurs pour les producteurs.

 

Sur les poulets, il y eut une baisse sensible ;

on pouvait se procurer une couple de grosses jeunes volailles pour 45 à 50 fr. ;

moyennes, de 38 à 42 fr. ;

poulets de grains, de 20 à 30 fr. ;

vieilles poules, de 35 à 40 fr la paire en bonne marchandise ;

le lapin domestique, nombreux, reste cependant à un prix élevé ;

en bonne qualité jeune, Il faut compter 6 fr. la livre, animal vivant, pour élevage de 5 à 7 fr. la pièce ;

pigeon, 5 à 8 fr. l'un ;

baisse sur la pomme de terre de 25 à 45 fr. les 100 livres suivant espèces.

Vente nulle des céréales secondaires ;

activité grande sur le marché aux légumes avec tendance nette à la baisse des prix, vente facile ;

fruits très recherchés.

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