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1940

Brest en 1900

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Source : La Dépêche de Brest 15 décembre 1940

 

La distribution des prix aux élèves du lycée de Brest fait toujours l'objet d'une grande solennité.

Elle a lieu le 31 juillet, dans la salle des fêtes, richement décorée et ornée de plantes vertes, disposées avec art par M. Hautin, lauréat de l'exposition horticole.

 

M. Berger, maire de Brest, préside, assisté de M. Séris, inspecteur d'académie, et de M. Dosimont, proviseur du lycée.

 

Autour d'eux ont pris place à la tribune d'honneur :

MM. Delobeau et Pichon, sénateurs ;

Isnard, député ;

Verne, sous-préfet ;

Marfille, président de la Chambre de commerce ;

Perrussel, procureur de la République ;

Berger, trésorier-payeur général ; Herbert Gye, consul d'Angleterre ;

le colonel Ryckebush, du 19e, et Poule, colonel, directeur de l'artillerie de terre ;

Omnès, adjoint au maire ;

Louvet, pharmacien en chef de la marine ;

Lefèvre, commandant en second du Borda ;

les lieutenants-colonels Guérandel, chef du génie, et La Prairie ;

Tissot et Augier, professeurs au Borda ;

Daniel, directeur de l'école pratique d'industrie, etc..

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M. Cazamian, professeur agrégé d'anglais, prononce le discours d'usage.

Avec une audace toute juvénile, le maître, véritable précurseur, n'hésite pas à faire table rase du grec et du latin et à développer tout un plan de réforme de l'enseignement secondaire basé sur l'étude des langues vivantes.

 

À la place de l'humanisme, tel que la Renaissance l'a créé, dit en terminant le distingué professeur, nous aurons dans les « humanités modernes », l'héritier naturel et légitime de la Renaissance ;

celui même qu'elle aurait voulu, celui même qu'elle voulait ;

car, dans une pensée noblement égoïste elle prenait l'antiquité comme moyen et non comme fin.

 

Nous n'avons plus à piller que nos propres richesses ;

l'Europe moderne, pour élever ses enfants, assouplir et former leur esprit, le préparer aux graves soucis de la vie, à ses tâches humbles ou glorieuses, n'a plus besoin d'autre discipline que celle qu'elle s'est faite ;

son passé est assez profond, assez riche pour nous être une antiquité.

 

M. Berger qui est un fervent de l'étude des langues anciennes déplore agréablement que M. Cazamian laisse entrevoir, dans un avenir prochain, « la déchéance des deux nourrices de notre passé, pauvres nourrices dont le lait était parfois bien amer mais que l'on aimait quand même et que l'on n'oubliait jamais... »

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Le président proclame ensuite les succès remportés cette année aux divers examens par le lycée de Brest et, en particulier, ceux des cours de marine qui ont eu 25 élèves admissibles sur 34 présentés.

 

À cette occasion, il adresse au vénérable M. Vitasse, ancien professeur de ces cours, au nom de la ville et des nombreux marins qu'il a formés, quelques paroles éloquentes de souvenir et de reconnaissance.

 

Pendant trente années consécutives, M. Vitasse, par son remarquable enseignement, a porté au loin le renom du lycée de notre ville et en a fait la gloire...

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Cette belle cérémonie s'est terminée aux accents de l'hymne national, joué par la musique du 19e de ligne.

 

La rentrée des classes aura lieu le 1er octobre, après la messe du Saint-Esprit.

 

(À suivre)

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