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1937

Braquage d'un marchand de café

 

 

Source : La Dépêche de Brest 26 novembre 1937

 

À l'aide d'un triporteur, M. François Cocaign, 27 ans, livre chaque jour à ses clients les produits d'une maison de cafés de la rue Jean Jaurès, à Brest, aux alentours de Saint-Pierre-Quilbignon.

 

L'itinéraire de ses tournées est immuable.

Tous les jeudis, il parcourt les environs de La Salette.

 

Son triporteur garni de marchandises diverses :

sucre, huile, café, il pédalait ferme hier, vers 14 heures, dans un petit chemin creux, grimpant à flanc de coteau, à droite de la route descendant vers les Quatre-Pompes, à quelques mètres avant d'arriver au « Débit de La Salette ».

 

— Je ne pensais à rien, a dit M. Cocaign, lorsque, subitement, se dressa devant moi un homme, le bas du visage dissimulé sous un foulard bleu à pois blancs, vêtu de gris et coiffé d'un chapeau comme en portent les romanichels.

Sortant de derrière un buisson où il se dissimulait, il dirigea vers moi le canon menaçant d'un revolver et me cria :

« Ton fric ou je te tue ! »

 

« Surpris et apeuré, je tentai d'arrêter mon triporteur ;

la roue avant heurta une pierre et il se renversa sur le côté.

La marchandise qu'il contenait se répandit sur le chemin.

 

« Mon agresseur dirigeait toujours vers moi le canon de son revolver :

« Dépêche-toi, donne ton argent ou je tire. »

 

« Je n'en ai pas, répondis-je.

 

« Il me fouilla.

Dans la poche extérieure gauche de mon veston, j'avais, dans un petit sac de toile, en pièces de monnaie, une somme de 125 francs environ.

Il s'en empara, prit dans la poche intérieure mon portefeuille, mais, n'apercevant pas le billet de cent francs qu'il renfermait au milieu de mes papiers, il me le rendit et ne poussa pas plus loin ses investigations.

J'avais cependant deux billets de cinquante francs dans mon porte-monnaie, enfoui dans la poche de mon pantalon.

 

« Mais il prit la fuite en courant, se contentant de ma monnaie, et partit si précipitamment que son chapeau tomba, ce qui me permit de voir que j'avais eu affaire à un homme jeune, 25 à 30 ans environ.

 

— Et vous vous êtes laissé faire.

Vous n'avez pas crié ? demande le garde champêtre qui procède à la première enquête.

— J'ai eu peur et, comme je ne voyais personne aux alentours, je me suis rendu compte qu'on ne viendrait pas à mon secours si j'appelais.

Tandis que mon agresseur partait en courant vers le haut du chemin, je me suis sauvé en sens contraire pour aller conter à Mme Saum, au « Débit de La Salette », l'agression dont je venais d'être l'objet.

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La débitante m'a conseillé de prévenir la mairie.

Après avoir hâtivement remis en place mes marchandises dans la caisse de mon triporteur, je suis descendu aux Quatre-Pompes chez une de mes clientes, Mme Douguet, qui, je le savais, possède le téléphone, et j'ai averti M. Mourin, le secrétaire de mairie. »

 

M. Mourin avait aussitôt envoyé un garde champêtre pour commencer l'enquête et le livreur Cocaign lui avait fait les déclarations précédentes, pendant qu'on recherchait, mais en vain, son agresseur.

 

Aucun témoin n'ayant vu, ni entendu quoi que ce fût, bien qu'il semble bien bizarre qu'en plein jour, près d'une route relativement fréquentée, le vol ait pu se produire dans les circonstances relatées par la soi-disant victime, le garde champêtre a laissé le soin à la gendarmerie, prévenue, de poursuivre aujourd'hui l'enquête, qui pourrait, peut-être, réserver une surprise.

 

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Source : La Dépêche de Brest 27 novembre 1937

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Épilogue : La Dépêche de Brest du 20 juillet 1938

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À lire sur Retro29 :1938 - Voleurs agresseurs arrêtés aux Quatre-pompes - Cliquer ici

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