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1940

Brest en 1900

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Source : La Dépêche de Brest 11 décembre 1940

 

En dehors des événements principaux que nous avons rappelés, les fêtes et cérémonies traditionnelles furent célébrées pendant cette année 1900.

 

Fin janvier, l'amiral et Mme Barrera donnent leur bal à la préfecture maritime, « Soirée », comme toujours, très élégante, à laquelle ont répondu près de mille invités :

Tous les officiers de l'armée et de la marine en grand uniforme, les autorités civiles et les fonctionnaires.

 

Les toilettes sont du meilleur goût et font le plus grand honneur à nos couturières brestoises.

Beaucoup de jeunes filles font ce soir leur entrée dans le monde et leur grâce adolescente se pare de mousselines et de tulles.

 

Le buffet est luxueusement servi.

À deux heures du matin, un cotillon très animé est conduit par M. Zédé, enseigne de vaisseau, et Mlle de Kerambosquer ;

M. Deschard, lieutenant au 19e d'infanterie, et Mlle Bugard.

 

Puis, c'est la série des soirées dansantes, jusqu'au Carême, offertes par les marins, salle de Venise à Recouvrance :

 

Bal des élèves de l'école d'hydrographie, sous la présidence de M. Jaffré, examinateur d'hydrographie ;

bal de la Sainte-Épissoire, donné par les timoniers, gabiers et voiliers, avec comme président le capitaine de vaisseau Borel de Brétizel, chef d'état-major de l'escadre du Nord ;

bal de la Melpomène, retour de sa campagne annuelle à Dakar et aux Açores, sous le commandement du capitaine de vaisseau Allys.

 

Les employés de commerce et la société des anciens sous-officiers, présidée par M. Lamendour, donnent également leur bal à la salle de Venise.

 

Mais c'est au Casino brestois, à l’occasion des jours gras et de la Mi-Carême, qu’ont lieu les luxueuses soirées offertes au profit des œuvres de bienfaisance, par les étudiants de médecine navale, les « jeunes gens de la ville » et les officiers.

 

Un important service d'ordre peut à peine contenir la foule qui se presse, ces soirs-là, aux abords du casino.

Les fiacres et les landaus roulent avec bruit sur le pavé de la rue de Siam, apportant le flot multicolore des travestis où « légitimes » et irrégulières se coudoient.

 

La tenue de soirée n'est pas de rigueur.

Il y a bien des habits et des robes, bas décolletées, mais la fantaisie domine :

« Merveilleuses » très fin de siècle ;

églantines et liserons — fleurs vivantes et vibrantes — espagnoles, tyroliennes et italiennes, clownesses, bergères et le classique domino.

 

Parmi les représentants du sexe fort, au bal des jeunes gens, toute une ménagerie, composée de chats, moutons, chiens, éléphants et un singe audacieux, mais en somme très convenable.

 

Les galeries sont bondées ;

les mamans sont venues avec leurs filles pour « voir » le bal des étudiants.

 

Après la farandole de minuit, la cohue trépignante des danseuses reçoit, avec acclamations et cris divers, poupées, mirlitons et trompettes enrubannés, lancés par les membres du comité, du haut de la loge centrale.

 

Du bal des étudiants, parvient à la Dépêche, à 2 heures du matin le billet d'un carabin qu'elle publie le jour même et qui se termine ainsi :

 

« Atrabilaires et neurasthéniques, tous s'abandonnent à la bienfaisance du courant ;

pâleurs et névroses blafardes, tout rayonne en la resplendissante (sic) des lumières.

Idées noires, meurtrissures, cœurs malades, tout fuit, se transforme et s'égaye.

Seule maîtresse, ô joie, tu règnes et tu domines.

Rabelais, c'est la médecine qui triomphe !... »

 

Comme on le voit par ces lignes, quelque peu extravagantes, le bal des étudiants remporta un plein succès.

 

Temps gris et menaçant, les dimanche et mardi gras.

Mais rien n'arrête la jeunesse.

Brest déverse, rue de Siam et sur le Champ de bataille, des flots joyeux de travestis.

 

La plus jolie réunion, ces jours-là, est à la Salle des Fêtes, où la Brestoise organise, comme chaque année, ses bals d'enfants.

 

Tous les costumes rivalisent de goût et de fraîcheur.

On remarque particulièrement :

Mlle Augusta Leblanc, en petite Prussienne ;

Germaine Salaun, faisant sonner, en même temps que son frais éclat de rire, les grelots de son charmant costume de folie ;

Élisa Stéphan, en bergère Louis XV ;

du côté garçons :

le fils du colonel Rickebusch, du 19e, en général russe ;

Léon Pouillot, en capitaine de hussards ;

Georges Perrier, en postillon de Longjumeau...

 

Les danses, très animées, sont conduites par Mlle Sophie Tonnens.

Il est fait une ample distribution de fleurs et de jouets.

M. Stapfer, président de la Brestoise et ses collaborateurs :

MM. Brunelat, Lhermitte, Tonnens, Salaun, Byr, Demilier méritent les félicitations de tous, pour ces réunions enfantines qui viennent jeter quelques rayons de bonheur dans le cœur de cette prime jeunesse, toujours avide de plaisirs.

 

(À suivre)

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