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1935

Journées d'émeute à Brest
-
Mort de deux ouvriers

Article 1

 

 

Source : La Dépêche de Brest 7 août 1935

 

Les ouvriers entraient, hier matin, à 8 heures, dans l'arsenal, comme de coutume et se rendaient dans leurs ateliers.

 

Certains prirent le travail.

À la suite de la manifestation de la veille, le service d'ordre avait été renforcé.

Aux gendarmes de la section maritime s'étaient joints :

des gendarmes départementaux, les pelotons de gardes mobiles de Brest, une compagnie infanterie coloniale, sous les ordres d’un capitaine, et une compagnie de marins de la Lorraine.

 

Une partie du service d'ordre avait pris position sur le plateau des Capucins sous les ordres du capitaine Boyer, commandant la compagnie de gardes mobiles.

 

L'autre sous les ordres du lieutenant Beillard, sous-chef du service d'ordre de l'arsenal, était chargée de former un barrage à la tête de la passerelle, devant les portes du bassin du Salou, où se poursuit la construction du Dunkerque, occupant près de 800 ouvriers, avec l'ordre de s'opposer à leur jonction avec les camarades des autres chantiers.

 

Au premier rang, furent placés les gendarmes maritimes, derrière une cinquantaine de soldats du 2e R. I. C.

Les marins furent tenus en réserve.

Le service d'ordre établi aux abords du Dunkerque est lapidé

 

Les ouvriers ne prirent pas le travail.

Ceux des bâtiments à fer sortirent sur u plateau avec l'intention de descendre la rampe Bordenave pour se réunir à ceux du Dunkerque.

 

Le service d'ordre s'y opposa et bientôt une pluie de pierres s'abattit sur les gendarmes et gardes mobiles qui, après les avoir reçues pendant quelques minutes, renvoyèrent les projectiles aux manifestants, qu'ils chargèrent.

 

Il y eut quelques blessés de part et d'autre qui, dirigés sur l'ambulance, reçurent des soins.

La plupart avaient des plaies à la tête, des égratignures aux mains, des ecchymoses sur tout le corps.

Les gendarmes et gardes avaient presque tous leurs casques bosselés ou fendus.

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Devant le restaurant coopératif, les manifestants, massés, chantaient l'Internationale, puis ils vinrent se placer à l'extrémité du pont (rive droite).

Il était alors 9 h. 30 environ.

 

Tout à coup, s'emparant de madriers longs de trois à quatre mètres, tenus horizontalement par quatre hommes, ils foncèrent, occupant toute la largeur du pont, sur le barrage, voulant l'enfoncer avec ces béliers.

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Les gendarmes du premier rang s'écartèrent et s'efforcèrent, en frappant sur les mains de leurs assaillants, de leur faire lâcher leurs béliers.

 

Une mêlée indescriptible se produisit.

Les premiers rangs, maintenus par les coloniaux, qui résistaient, poussés par les rangs suivants qui se ruaient à l'assaut du barrage, roulèrent à terre.

 

Force resta au service d'ordre.

La passerelle fut dégagée.

Les manifestants parvinrent à pénétrer sur le cuirassé « Dunkerque » et, à l'aide de madriers enchevêtrés dans les garde-fous de la passerelle arrière, s'y barricadèrent.

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Boulons et rivets ne manquaient pas.

Ils en lancèrent des centaines sur les gendarmes, qui s'écartèrent.

 

Le lieutenant Beillard et un lieutenant de vaisseau s'approchèrent sur le Quai et tentèrent de parlementer.

 

Les ouvriers des bâtiments en fer étaient parvenus à se joindre à ceux du Dunkerque.

 

Trois fois, quatre fois, sous la pluie de boulons, que se renvoyaient ouvriers d’un côté, gendarmes et soldats de l’autre, la passerelle fut dégagée.

 

Des renforts avaient été demandés, une camionnette entrait par la porte Tourville, chargée de gardes du peloton mobile de Nantes.

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Quand la camionnette parvint près du pont  transbordeur, les ouvriers travaillant sur la Lorraine, au nombre de 400 à 500, quittaient le travail.

Des caisses de bouteilles de bière se trouvaient près de la corderie.

Les ouvriers s'en emparèrent, bombardant la voiture, brisant le pare-brise, dont les éclats blessèrent l'officier assis près du conducteur.

 

Sous cette grêle, les gendarmes descendirent du camion et chargèrent les manifestants, qui se réfugièrent dans l’atelier de la corderie, d'où, par les fenêtres, ils lancèrent, sur les gardes, tous les objets se trouvant à portée de leur main.

 

Les gardes entrèrent dans l'atelier pour en chasser les manifestants.

Un corps à corps s'engagea.

Il y eut encore là quelques blessés.

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Ce fut encore au Salou, pendant de longues minutes, un combat acharné faisant des blessés, dont deux, un ouvrier et un gendarme, furent transportés dans un état grave à l'hôpital maritime.

 

Les marins en treillis, et coiffés seulement du béret, ne furent pas envoyés sur les lieux.

 

Deux arrestations avaient été opérées :

Jean Le Maître, 30 ans, de l'atelier des machines, habitant rue des Clairvoyants et Alfred Le Quéré, 36 ans de l’atelier de la chaudronnerie, 50  rue Kéravel, qui furent conduits, plus tard au poste de la porte Tourville.

 

Enfin, après une tentative de conciliation du chef d'escadrons Robitaillie, gendarmes et soldats s'en allaient par petits groupes.

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À 10h 40, les sirènes mugissaient, la cloche sonnait, les ouvriers quittaient l’arsenal avec calme.

 

Les portes de l'arsenal furent fermées et gardées par des piquets de marins.

 

Les ponts furent ouverts et, à chaque porte, des pompes à incendie, mises en batterie furent tenues prêtes à toute éventualité.

 

Quand les soldats du 2e R.I.C sortirent, des cris furent poussés.

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Après avoir déjeuné chez eux ou dans les restaurants avoisinant les grilles de l'arsenal, les ouvriers, par groupes, gagnent la Maison du Peuple en chantant l'Internationale.

 

Un de ces groupes, venant de Recouvrance, arrivé au haut de la rue de Siam, est arrêté par M. Chalmel, chef de la sûreté, ceint de son écharpe, qui tente d'arracher à son porteur le drapeau rouge.

 

Le commissaire est frappé à coups de pied et de poing, ainsi que quelques agents venus à son secours.

Il perd son chapeau dans la mêlée.

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Un autre groupe, passant rue Fautras, manifeste devant la caserne, dont il veut forcer les grilles.

Ne pouvant y parvenir, il continue sa route vers le Bois de Boulogne où la salle Le Pelloutier étant trop petite — on décide de tenir un meeting en plein air.

 

Plusieurs orateurs prennent la parole, commentent les événements de la matinée et on décide de continuer la lutte.

 

Un cortège se forme.

Aux ouvriers de l'arsenal se sont jointe d'autres éléments.

Il traverse la place de la Liberté et monte la rue Jean Jaurès.

 

Devant le cinéma Tivoli, les manifestants rencontrent des gendarmes de Carhaix arrivant à motocyclette.

 

Un conducteur est frappé au passage.

Frappé d'un coup de poing, il doit aller se faire panser à la gendarmerie, rue Portzmoguer.

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Plus loin, près de la rue Victor Hugo, un autocar S.A.T.O.S., parti de Quimper à 11 h. 30, s'arrête pour laisser descendre des voyageurs.

 

Le car a trouvé sur sa route les ouvriers de la poudrerie du Moulin-Blanc, venus se joindre à ceux de Brest, qui n'ont rien dit, mais les manifestants, montant la rue, aperçoivent à l’intérieur treize gendarmes, venant en renfort, des communes avoisinant Châteaulin.

 

S'emparant de bocks de bière qui, selon la coutume, traînent un peu partout dans les rues, ils les lancent dans les vitres de la voiture, blessant aux mains et à la figure plusieurs gendarmes, arrachent l'un d'eux — le gendarme Gaston Guivarch, de Pleyben — de l'auto, le jettent à terre et le frappent à coups de pied et de poing.

Le malheureux est transporté à l'hôpital maritime.

 

L'autocar peut se remettre en marche, poursuivi à coups de bocks et de cailloux.

 

Sur leur parcours, les manifestants lancent des cailloux dans les glaces des magasins non munis de volets, car tous les commerçants ont fermé boutique.

 

Les grandes glaces des Galeries Saint-Martin sont brisées.

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Le cortège passe rue Jules Guesde, suit le boulevard Gambetta, toujours criant et chantant, et s'introduit dans le dépôt des machines de la gare des chemins de fer de l'État.

 

Le rapide de 15 h. 28 pour Paris va partir.

Les manifestants placent en travers des rails tous les matériaux se trouvant à leur portée et empêchent la locomotive de se mettre en route.

 

Ils pénètrent dans les wagons, brisent les vitres, jettent des bagages sur la voie.

 

La scène dure une heure.

Enfin, le train part à 16 h. 30.

Aucun voyageur n'a été blessé ; mais plusieurs, effrayés, ont préféré retarder leur voyage.

 

Une centaine de manifestants passant devant le hall de la petite vitesse parviennent à renverser un camion chargé de barres de fer, en stationnement.

 

Devant la gare des chemins de fer départementaux, un camion occupé par deux ouvriers va subir le même sort, mais un manifestant intervient pour empêcher cet acte.

 

Le gros des manifestants descend, pendant ce temps, le boulevard Gambetta.

Par l'avenue Amiral Réveillère, il arrive rue de la Mairie.

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Les voilà devant la sous-préfecture.

Les cris, les sifflets, les chants redoublent d'intensité.

Des cailloux et des bouteilles de bière sont lancés dans les vitres, qui volent en éclats.

 

Quelques hommes escaladent la grille, arrachent le drapeau tricolore et le mettent en morceaux.

 

Un jeune manifestant tente d'attacher à la drisse un guidon rouge.

Il va le hisser en tête de mât, lorsque M. Jacques-Henry, sous-préfet, sort seul de son bureau, où il y a pourtant des gendarmes, saisit l'emblème révolutionnaire et l'arrache.

 

Après quelques huées, des cris « À mort Laval », les manifestants se remettent en marche.

 

Place Wilson, MM. Drapier, Berthelot, Vallière les haranguent du kiosque.

 

Les manifestants se séparent alors en plusieurs groupes, pendant que les uns suivent la rue d'Aiguillon, les autres descendent les rues Émile Zola et Jean Macé.

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Dans la salle de la Brestoise, un peloton mobile, commandé par le capitaine Boyer, attend des ordres.

 

Un groupe de manifestants passent.

Des cris « Assassins ! Assassins ! » se font entendre.

 

Les gardes ne répondent pas.

Les manifestants insistent.

Des cailloux, des bouteilles sont lancés dans leur direction et sur les autos en stationnement.

Les gardes, au nombre d'une vingtaine, sortent et chargent.

 

Les conduits en fonte des gouttières, les plaques d'égout et des portes d'eau, arrachés et brisés pour servir de projectiles, sont lancés sur les gardes, qui renvoient les projectiles et chargent.

 

Un homme glisse et tombe ; il se plaint et porte la main à l'épaule.

 

On court à l'hospice civil, tout proche, chercher un brancard, mais au moment où l'on va le transporter à l'hospice, ure nouvelle grêle de projectiles oblige à le placer dans l'entrée de l'hôtel du Musée.

 

Pendant ce temps, une quinzaine de manifestants sont allés sur l'autre façade de la bibliothèque municipale (côté rue Émile Zola), où un camion de la marine, servant à transporter les gardes, est rangé.

 

À coups de pavés, on le démolit en partie.

Quelqu'un dit : — Mettons-y le feu !

Un journal est aussitôt enflammé et approché du réservoir d'essence qui prend feu.

 

Les gardes chassent les manifestants.

Le camion brûle.

On téléphone aux pompiers.

Ils accourent avec l'auto-pompe sous les ordres de l'adjudant Crenn.

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À l'angle des rues de la Mairie et de Siam, des pierres sont lancées aux pompiers ;

elles ne les atteignent pas, mais touchent des enfants.

 

Les sapeurs sont bientôt rejoints par le capitaine Pondaven.

Pendant qu'ils branchent leurs tuyaux, ils reçoivent une bordée de cailloux.

 

Les haches et les extincteurs placés sur l'auto-pompe sont enlevés ; des tuyaux sont coupés.

 

Enfin, les pompiers parviennent à se rendre maîtres du feu, mais le camion est dans un triste état.

 

L'adjudant Crenn a été blessé à la jambe par une pierre.

 

Pendant ce temps, un manifestant menace un passant, portant une décoration, de « lui faire son affaire ».

Une aimable concierge fait disparaître ce monsieur dans une entrée, dont elle ferme la porte, évitant peut-être ainsi un drame.

 

Des renforts arrivent :

Une compagnie du 2e régiment d'infanterie coloniale et des agents de police, sous la conduite de M. Mérot.

 

La rue Traverse est dégagée.

Mais des incidents graves se produisent rue de Siam.

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Quatre à cinq cents manifestants arrivent devant la préfecture maritime.

Dans la cour, dont la porte est fermée, des marins et des soldats du 2e R.I.C. attendent.

 

Les carreaux de la petite porte de service volent en éclats sous le coup de gourdin d'un manifestant.

 

Par-dessus le mur, cailloux, bouteilles, bocks sont lancés, atteignant et blessant plusieurs soldats et marins.

 

Le cadre du bulletin météorologique est mis en miettes et on s'attaque à la porte de la préfecture.

 

Des pavés sont arrachés.

Les plaques de fonte d'un caniveau passant sous le trottoir sont brisées.

 

Cinq panneaux de la porte, trois en bas, deux en haut, sont enfoncés.

Par les ouvertures, un combat de pierres s'engage.

 Les projectiles envoyés à l'intérieur sont retournés dans la rue.

 

Un homme escalade la porte principale, arrache les deux grosses lanternes électriques et les jette dans la cour,

 

Monté sur la maçonnerie encadrant la porte, il coupe la drisse du pavillon tricolore, tente de l'arracher pour le remplacer par un drapeau rouge, que lui passent ses camarades.

 

De l'intérieur, on lui commande de descendre.

Il refuse.

Alors, un lieutenant de vaisseau arrache un mousqueton des mains d'un marin et en menace l'homme.

Il refuse de descendre.

 

Le lieutenant de vaisseau tire une balle en l'air.

L'homme, cette fois, descend.

Les trois couleurs flottent toujours.

 

Un autre manifestant monte sur le mur.

Devant l'air décidé des officiers qui sont à l'intérieur, il n'insiste pas et rejoint ses camarades.

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Des soldats du 2e régiment d'infanterie coloniale, commandés par un sous-lieutenant, parviennent, sous une grêle de projectiles, à dégager la rue.

 

Les glaces des magasins environnants sont toutes brisées.

Les carreaux de la véranda de la préfecture également.

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Sur un camion, un cadre de déménagement, plein de meubles, est traîné à bras de la rue Jean Macé, où il stationnait, devant le mur de la préfecture.

 

Le cadre est renversé du camion sur le côté.

Son toit s'ouvre, et une table de bois blanc et de la literie tombent sur le trottoir.

 

Les matériaux employés à la réfection de l'escalier de la rue Jean Macé servent à établir une barricade dans la rue de Siam, surmontée de barrières de bois et de la balustrade de fer.

 

Les gardes mobiles, gendarmes et soldats, qui repoussent les manifestants dans la rue de Siam, sont pris entre ceux qui occupent la rue Jean Macé et la rampe.

 

Pour les dégager, une section du 2e R.I.C. monte la rue Jean Macé, baïonnette au canon.

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La garde mobile à cheval arrive et charge rue Jean Macé.

Les chevaux glissent sur le pavé.

Plusieurs tombent et se blessent.

Les cavaliers sont entourés et lapidés.

 

Les manifestants montent vers la place Wilson, jetant toujours des projectiles.

 

La place est déblayée rapidement par une charge au trot.

On croit entendre deux ou trois coups de feu.

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Toute la soirée, des barrages maintiennent les manifestants, qui chantent toujours l'Internationale, au bas de la rue Jean Macé et de la rue Traverse.

 

De temps à autre, le peloton à cheval charge, mais, après son passage, les manifestants se reforment.

 

Des marins des compagnies de débarquement de l'escadre, en blanc et coiffés de casques, sont venus remplacer les soldats et forment les barrages.

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Du haut du grand pont, les manifestants ont laissé tomber les gueuses qui s'y trouvaient sur la baraque des gendarmes (grille de la Palissade).

 

Une partie de l'échafaudage installé des deux côtés du grand pont a été démolie sous le poids des énormes blocs de fonte.

 

Les fils des tramways ont été coupés du côté de Recouvrance.

Leur réparation demandera un temps assez long.

 

D'autre part, d'un côté et de l'autre du grand pont, les gardes ne livraient passage aux passants qu'après s'être assurés de leur identité.

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Vers 22 heures, des manifestants se sont rendus devant la caserne Fautras et ont lancé des pierres, brisant les vitres et des lampes électriques.

 

Ils ont été chargés et dispersés par les soldats et gendarmes.

 

Le soldat André Gourmont, du 2e R.I.C, sérieusement blessé à la jambe droite par une brique, a été conduit au poste de police de l'hôtel de ville, puis à l'hôpital maritime.

 

Après une harangue du citoyen Vallière, les manifestants quittèrent les lieux en chantant l'Internationale.

 

Vers 23 heures, le calme était à peu près rétabli.

Rue de Siam, tous les détachements de la marine qui avaient été amenés sur les lieux, les gardes mobiles, les gendarmes reçurent l'ordre de rentrer dans la cour de la préfecture et, bientôt, il ne resta plus dans les rues que des groupes de curieux, commentant les événements de la journée.

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Le nombre de blessés de cette journée d'émeute est grand.

Nombreux furent les manifestants et militaires ayant pris part au service d'ordre qui durent se faire panser dans les ambulances ou pharmacies.

 

Rue de Siam, devant et dans la cour de la préfecture, on peut compter une cinquantaine de blessés.

 

Vingt, dont un lieutenant de vaisseau blessé à la tête ;

un lieutenant d'infanterie coloniale, à la jambe, et le lieutenant du peloton mobile à cheval furent assez sérieusement atteints.

Ils reçurent les soins d'un docteur de la marine, qui avait établi une ambulance dans la galerie voisine du jardin.

 

Dans les escaliers et couloirs, de nombreuses taches de sang prouvaient que les blessures reçues étaient sérieuses.

 

Le maréchal des logis-chef Baret avait été jeté à terre et fortement contusionné ;

sa tunique arrachée.

Il ne dut son salut qu'à deux camarades, qui le dégagèrent.

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À l'hospice civil, six personnes allèrent se faire panser.

L'une d'elles, celle qui eut l'épaule fracturée devant la Brestoise, est restée à l'hospice.

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À l'hôpital maritime, treize ouvriers, cinq gardes et deux gendarmes sont soignés.

 

Joseph Baraer, ouvrier auxiliaire aux bâtiments en fer, père de cinq enfants,

atteint de fracture du crâne, est mort à 16 heures.

 

Les blessés sont :

Marcel Cariou, ouvrier auxiliaire, plaie contuse du cuir chevelu.

État assez grave.

 

Jean Donain, gendarme de Lambézellec, plaie contuse à l'œil gauche.

 

Le chef de brigade Lucas, également de Lambézellec, plaie à la face sans gravité.

 

Henri Bourdon, gendarme à la caserne de la Pointe, plaie contuse au front.

 

Deux ouvriers de l'arsenal, dont un nommé Henri Chevalier, blessés aux reins, vers 19 heures, ont été admis à l'hôpital maritime.

 

Le gendarme Pierre Cariou, de la caserne Fautras, sérieusement blessé à la tête, a également été hospitalisé à 19 h. 30.

 

De nouvelles forces de police sont arrivées hier soir, et notamment les pelotons mobiles de Pontivy et Quimper.

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Quelques arrestations ont été opérées, deux par les gardes mobiles, à la Brestoise, d'autres devant la préfecture.

 

Les manifestants ont été, après que procès-verbaux eurent été dressés contre eux, remis en liberté, sauf un, immédiatement condamné pour outrages aux gendarmes, par le tribunal correctionnel, à huit jours de prison... mais avec sursis.

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