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1935

Journées d'émeute à Brest
-
Mort de deux ouvriers

Article 2

 

 

Source : La Dépêche de Brest 8 août 1935

 

Des événements comme ceux qui se produisirent avant-hier ne vont pas sans provoquer une profonde émotion.

On les commentait hier matin par toute la ville et on les déplorait aussi devant les vitrines brisées, comme devant la préfecture maritime, où la porte principale avait été défoncée et où se tenaient à présent des marins en armes, casqués et campés.

 

On déplorait surtout qu'un père de famille de cinq enfants eut trouvé la mort dans une pareille échauffourée et que, de part et d'autre, on eut à dénombrer des blessés.

Dans la matinée, les magasins avaient ouvert leurs portes et chez certains, on s’empressait de remplacer les glaces mises à mal.

 

Comme d'habitude, les ouvriers de l'arsenal avaient regagné leurs ateliers, mais bon nombre d'entre eux manifestaient la volonté de faire la grève des bras croisés.

 

Bien sûr, comme en de pareilles circonstances, on ressassait des griefs et l'énervement croissait.

Des tracts polycopiés étaient répandus par la C.G.T.U., ils conviaient les ouvriers à se réunir à 18 heures.

Et le ton des conversations montait dangereusement.

 

À 14 heures, la grève des bras croisés se poursuivant, la cloche de la sortie retentit et, en nombre imposant, les ouvriers de l'arsenal gagnaient la ville pour se rendre à la Maison du Peuple.

 

Ce fut, à travers la ville, un nouveau défilé qui n'était certes point fait pour calmer les inquiétudes. On s'en aperçut tout aussitôt en voyant les magasins tirer leurs rideaux de fer ou placer leurs volets.

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Cependant, un important service d'ordre était établi aux avancées de la ville intra-muros, place Anatole France et place de la Liberté.

 

Tandis qu'à la Maison du Peuple se tenait un meeting, des groupes invectivaient gendarmes et gardes mobiles.

 

Comme pour les défilés de fêtes, de nombreux curieux étaient venus occuper la bordure des jardins avoisinants, ainsi que les hauteurs des fortifications.

 

Au ciel, des hydravions tournoyèrent tout l'après-midi.

 

Vers 16 h. 30, un important groupement d'ouvriers de la pyrotechnie de Saint-Nicolas traversait la place de la Liberté pour se rendre au meeting.

 

Déjà, l'atmosphère était chargée d'électricité.

L'arme au pied, les gendarmes accueillaient placidement les invectives, mais on les sentait tout prêts à une vigoureuse réaction à la première occasion.

 

Cette occasion ne tarda guère à se présenter.

Le meeting prenait fin, les assistants quittaient la Maison du Peuple au chant de l'Internationale.

 

La manifestation ne devait pas être tolérée, car on redoutait le renouvellement des violences de la veille.

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Une pluie de pierres et de bocks accueillit les représentants de l'ordre.

Cavaliers et fantassins chargèrent.

 

Ce fut une poursuite éperdue sous les arbres de l'avenue Clemenceau, comme place de la Liberté.

 

Les projectiles les plus divers étaient lancés vers les hommes casqués, mais aussi les crosses s'abattaient sur les épaules des manifestants.

 

On chargea vers la rue Jean Jaurès, où la foule était dense, vers la rue de la Vierge et la route de Kerinou.

 

À l'angle de l'avenue Clemenceau et de la rue Yves Collet, les manifestants arrachaient les pavés, les bancs des promenades pour constituer une barricade.

 

Et, là encore, ce fut sous une pluie de pierres et de bouteilles que gendarmes et gardes chargèrent pour libérer la voie.

 

Cela dura jusqu'à 18 h. 30.

Mais le déploiement des forces de police était tel que les manifestants ne pouvaient, songer à y résister.

 

Certes, tout ceci avait un autre caractère que celui des premières manifestations de protestation contre l'application des décrets-lois.

Et, comme on le lira ci-dessous, les violences dont il s'agit n'ont point, loin s'en faut, l'approbation de tous les dirigeants de groupements professionnels.

 

Qui d'ailleurs ne déplorait, de pareils événements en voyant passer tel cheval la patte tranchée par un tesson de bouteille, un garde au visage ensanglanté, une voiture de secours aux blessés dont la croix rouge ne manque jamais d'émouvoir !

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Voici maintenant le récit détaillé des événements de la journée :

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Hier matin, à 8 heures, la rentrée de l'arsenal se faisait normalement.

Les ouvriers reprenaient le travail dans les divers ateliers, sauf sur le Dunkerque.

Là, c'est grâce à l'insistance de M. l'ingénieur de 1ère classe Dollé, chef des constructions neuves, que les ouvriers se mirent à l'ouvrage à 9 h. 30.

 

Mardi, la présence des troupes du service d'ordre avait donné naissance au mouvement ;

hier, il semble que ce furent des faux bruits qui créèrent, à la rentrée de 13 heures une nouvelle effervescence.

 

On disait, en effet, que des blessés de la veille étaient morts, que les cheminots et la compagnie S.A.T.O.S. étaient en grève, etc..

 

Tout cela était faux.

 

Mais une affiche annonçant une prochaine retenue sur les salaires, apposée il y a quelques jours par les chemins de fer départementaux avait, il est vrai, provoqué des défections dans le personnel mécanicien des ateliers et, hier matin, les conducteurs d'autocars manifestèrent, à leur tour, leur mécontentement en faisant partir leurs voitures avec un certain retard.

Après neuf heures, le service redevint régulier.

 

À 13 heures, des avis circulèrent dans les ateliers, invitant les ouvriers à quitter le travail pour se réunir à la Maison du Peuple.

 

Les ouvriers quittent l'arsenal

 

La cloche sonna à 1 h. 55.

Par groupes, précédés de bouts d'étoffes rouges fixés à des bâtons, les ouvriers défilèrent dans l'arsenal en chantant l'Internationale et sortirent par les différentes portes.

 

Un seul incident :

Des projectiles divers furent lancés sur des marins de la Direction du port qui ouvraient le pont 4.

Personne ne fut atteint.

 

Les mêmes précautions que la veille furent prises :

Grilles fermées et gardées par des piquets de marins en armes, service d'incendie prêt à intervenir, etc..

 

Un court-circuit à l'hôpital maritime

 

De l'arsenal, on aperçut, à 13 h. 30, sur le toit d'un des bâtiments de l'hôpital maritime, de vives lueurs, semblant provenir d'un arc électrique.

 

Un appel téléphonique fut lancé aux pompiers de la marine.

Ils partaient immédiatement, sous le commandement de M. Ruseff, avec la grosse autopompe et la grande échelle et gagnaient l'hôpital par les rues Louis Pasteur et de la Mairie, tandis qu'une autre autopompe et une camionnette montaient la rampe du bagne pour y entrer par la porte secondaire.

 

Dans la salle de radiologie, deux câbles dénudés avaient provoqué un court-circuit, faisant jaillir de grandes étincelles qui mirent le feu aux peintures des boiseries.

 

On téléphona à la Centrale électrique de couper le courant et, quelques minutes après, les pompiers regagnaient l'arsenal.

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Le meeting à la Maison du Peuple

 

Toujours chantant et criant, les groupes se dirigeaient, vers 14 h. 30, par différentes voies, vers la place de la Liberté.

 

Un cortège, montant la rue Louis Pasteur, se heurta à un barrage de gardes mobiles, venant de la caserne Guépin, à l'angle de la rue de la Mairie.

Le groupe fut disloqué, mais se reforma près des halles.

 

Tous les manifestants se trouvaient bientôt réunis à la Villa-Champêtre, près de la Maison du Peuple.

 

M. Michaut, de la C.G.T., venu de Paris, prit la parole.

D'accord avec le Syndicat unitaire, il invita les ouvriers à faire, aujourd'hui jeudi, la grève générale pour assister aux obsèques de leur camarade Baraer.

 

Il supplia les manifestants d'observer dans un calme le plus absolu le deuil qui les frappait tous, d'assister aux obsèques dignes et recueillis et de regagner leurs demeures, en sortant du cimetière, sans chanter ni crier.

 

Il les exhorta à ne pas suivre les conseils des excitateurs et à se conformer aux instructions données par les dirigeants de leurs syndicats.

 

Une dizaine d'autres orateurs, parmi lesquels MM. Berthelot, Drapier et Tallec, se firent entendre et parlèrent dans le même sens.

 

Finalement, on se sépara après avoir voté la grève générale pour aujourd'hui, celle des bras croisés pour demain.

 

Les gardes, lapidés, chargent

 

La dislocation semblait devoir s'opérer dans le calme.

Les ouvriers passaient devant les gardes mobiles à pied et à cheval, massés en nombre sur la place de la Liberté

 

À leur vue, quelques cris : « Assassins ! Massacreurs ! » furent lancés.

 

Un groupe traversa l'avancée de la place Saint-Louis, se plaça sous les arbres, des hauteurs de la contre-escarpe et lança des cailloux et des bocks sur les gardes.

 

Un peloton mobile à cheval chargea et délogea les assaillants, qui furent poursuivis sur la place de la Liberté par les gardes à pied.

Quelques coups furent échangés.

 

Un groupe de manifestants avait trouvé, de l'autre côté de la place, dans un renfoncement, un tas de ferraille.

Ils prirent là des objets divers et les lancèrent sur les gardes à cheval, qui chargeaient à ce moment au galop.

Ce groupe fut repoussé assez haut dans la rue de la Vierge.

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Deux blessés

 

Un second groupe fut rejeté dans la rue Jean Jaurès.

Deux manifestants lurent blessés dans cette charge :

 

René Lucas, 21 ans, manœuvre, 34, rue Jean Jaurès, et un autre manifestant, qu'une auto particulière transporta, peu après, à Guipavas.

 

Une troisième charge, faite sous les arbres, mit en fuite les manifestants.

Les uns reculèrent jusqu'à la rue Yves Collet, les autres sautèrent dans les douves.

L'un de ces derniers, Fernand Le Gloanec, 34 ans, marchand de journaux, 44, rue Kéravel, se fit une entorse au pied droit.

 

Barricades

 

À l'angle de la rue Yves Collet et de l'avenue Clemenceau, les manifestants, enlevant les pavés, brisant les bancs et des arbustes, dressèrent une barricade, après avoir mis le feu à une petite baraque servant à garer des outils de jardiniers.

 

Un peloton mobile à cheval, en réserve place Anatole France, fut envoyé par M. Chalmel, directeur du service d'ordre, et le chef d'escadrons Robitaillie, commandant la garde mobile, pour les prendre à revers par la porte Foy ; tout aussitôt, des gardes à pied les affrontaient de face et recevaient une grêle de bocks.

 

En un instant, l'avenue fut libre, la barricade démolie.

 

Avenue de la Gare, une deuxième barricade fut construite avec des pavés, les barrières des chemins de fer départementaux, des panneaux d'affichage démontés, des bancs brisés.

 

Un fil de fer tendu à travers de l'avenue Amiral Réveillère et attaché aux arbres plantés sur les trottoirs, devait — dans l'esprit des manifestants — arrêter les chevaux et assurer leurs derrières.

 

Les réclames sur verre des poteaux indicateurs furent brisées.

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Mais une charge survint.

Les gardes à cheval, puis à pied pourchassèrent les manifestants dans la gare, où, par toutes les issues, ils se précipitèrent.

 

Le train de Landerneau se mettait à ce moment en marche.

Les ouvriers y sautèrent et disparurent.

 

Les autres manifestants avaient pris la fuite par la rampe du Merle Blanc et la rue Poullic-al-Lor.

Au cours de toutes ces charges, les coups donnés n'occasionnèrent que des blessures peu graves.

Trois chevaux furent atteints, deux aux pieds et un aux naseaux par des éclats de bocks.

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Le feu dans les herbes

 

Dans trois endroits différents, le feu avait été mis dans les herbes sèches des jardins bordant l'avenue Salaun-Penquer.

 

Les pompiers arrivèrent avec la motopompe, sous le commandement de l'adjudant Crenn, boitant fortement à la suite du coup de pierre reçu, hier, place Sadi Carnot, en procédant à l'extinction du feu qui avait été mis à un camion.

 

Bientôt rejoints par le capitaine Pondaven, les pompiers, après de longs efforts, vinrent à bout du feu, qui courait rapidement dans ces herbes, grillées par le soleil.

 

Courte trêve

 

À 19 heures, la ville semblait avoir retrouvé son calme et le service d'ordre put, en grande partie, rentrer dans ses casernements.

 

Des postes de garde furent laissés aux carrefours.

Ils ne furent pas inutiles.

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En effet, vers 20 heures, subitement, l'effervescence bouillonnait à nouveau rue Louis Pasteur et rue Kéravel.

Des agents, en arrivant dans cette rue, furent accueillis par une grêle de bocks et de pierres tombant des fenêtres.

 

Les gardes mobiles à pied et à cheval, alertés, interviennent et dispersent les manifestants, malgré les projectiles qu'ils reçoivent.

 

De nouveaux groupes se forment, rue de Siam, aux abords de la préfecture maritime.

Ils sont repoussés par des charges, place Anatole France.

 

Des remparts, une pluie de pierres lapide les gardes.

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Encore une barricade

 

Sur la place de la Liberté, les barrières en ciment armé entourant les parcs de stationnement des autocars sont brisées, les pavés de la route arrachés et trois barricades, surmontées des bancs démontés, s'élèvent dans l'avancée de la porte Saint-Louis.

 

Des charges successives dispersent la foule.

 

Les gardes pénétrèrent dans le hall de l'hôtel des postes, pour en chasser les manifestants qui s'y sont réfugiés.

 

L'obscurité est complète depuis la place Anatole France jusqu'à la rue Jean Jaurès, toutes les lampes électriques ayant été brisées.

 

Dispersés ici, les manifestants se rassemblent plus loin.

Des femmes, des garçonnets, sont dans les groupes.

Par la rue Jean Macé, la rue du Château, la rue de la Mairie, les gardes mobiles ne laissent se former aucun attroupement.

 

Les passants, fouillés, sont obligés de décliner leur identité.

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Dans ces charges, il y a quelques blessés légers de part et d'autre.

 

Un ouvrier de l'arsenal, assez sérieusement atteint à la poitrine, doit être transporté par l'ambulance municipale à l'hôpital maritime.

 

Des barrages sont établis à l'angle des rues du Château et Jean Macé, des rues de Siam et de la Mairie, place de la Liberté, rue Louis Pasteur, rues de Siam et Traverse.

 

Dans les douves, des herbes auxquelles on a mis le feu brûlent entre l'avancée de la porte de Landerneau et la rue Yves Collet.

Une acre fumée s'en dégage, rendant encore plus sinistre les rues avoisinantes jonchées de pierres et d'éclats de verre.

 

Les agents enlèvent les barricades.

 

À l'angle des rues Jean Macé et Émile Zola, des pavés sont enlevés.

Les glaces du magasin de chaussures sont brisées, les grilles de fer arrachées.

 

Square La Tour d'Auvergne, des chaînes sont brisées.

 

Enfin, à minuit, le calme renaît.

Une grande partie du service d'ordre campe sur place.

Sur les trottoirs, gardes et soldats, épuisés, sommeillent.

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Le service d'ordre

 

MM. Larquet, préfet du Finistère, et Jacques-Henry, sous-préfet, avaient chargé, hier, M. Chalmel, chef de la sûreté, en l'absence de M. Darey, commissaire central, malade, de l'organisation du service d'ordre, avec l'aide de MM. Mérot et Carlo, commissaires de police.

 

Le chef d'escadrons Robitaillie avait sous ses ordres, outre la gendarmerie départementale, commandée par le capitaine Deglatres, de Morlaix, et le capitaine Lang, la garde mobile de Brest, commandée par le capitaine Boyer ; vingt pelotons de gardes mobiles à pied et à cheval.

 

Hier matin étaient arrivés aussi des soldats des 48e et 137e d'infanterie.

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Les blessés

 

Parmi les blessés de lundi, le gendarme Pierre Cariou, qui avait été terrassé, piétiné et frappé avec son mousqueton par les manifestants, porte aux cuisses de nombreuses coupures faites avec un rasoir.

 

Auguste Chevalier, ouvrier de l'atelier de chaudronnerie, a été blessé dans le dos.

L'état de ces deux blessés reste assez sérieux.

 

Les autres sont dans un état satisfaisant.

Ce sont :

Yves Stily, ouvrier ajusteur, plaie au poignet ;

Jean Goulay, ouvrier ajusteur, plaie au cuir chevelu ;

Jean Pont, ouvrier des constructions navales, plaie du thorax ;

Jean Kermalégen, ouvrier à la majorité générale, plaie au front ;

Théodore Menguy, contusions au bras ;

Vincent Riou, contusions à l'oreille droite et à la mâchoire.

Marcel Lafonda, contusions à l'épaule droite ;

Albert Grolet, plaies au pied et au nez.

Ces derniers sont matelots à bord de la Bretagne et faisaient partie du service d'ordre.

 

Les soldats du 2e R.I.C. André Gaumont, blessure à la jambe droite ;

Raymond Tollen, contusion au genou droit ;

Yves Henry, plaie contuse à la jambe gauche ;

Pierre Greleau, contusion au bras gauche ;

Marcel Thépaut, fractures de côtes ;

André Quatrepage, contusions au cou et à la jambe gauche, etc.

 

Enfin, l'ouvrier électricien de l'arsenal blessé lundi, mais gardé par un camarade, a dû être transporté, cet après-midi seulement, à l'hôpital maritime, avec une fracture du crâne.

Dès son arrivée, il a subi l'opération du trépan.

Son état est grave.

 

Dans l'arsenal, de nombreux blessés se sont fait panser, hier matin, dans les ambulances.

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De nombreuses arrestations ont été opérées.

La plupart des manifestants arrêtés ont été remis en liberté.

 

Le tribunal correctionnel a infligé, hier après-midi, les peines suivantes.

 

Pierre Saoin, ouvrier auxiliaire, 18 ans, pour outrages et violences à agents de la force publique, 15 jours de prison avec sursis.

 

Charles Rouzic, 34 ans, ouvrier à l'arsenal, pour violences, six mois de prison avec sursis et 100 francs d'amende.

 

Jacques Le Dreun, 30 ans, ouvrier à la chaudronnerie, pour outrages à gardes mobiles, 10 jours de prison avec sursis et 25 francs d'amende.

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On nous signale, en dernière heure, que de nombreuses glaces ont été brisées rue Anatole France, au grand garage Citroën.

 

Il y aurait pour 60.000 francs de dégâts.

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Source : Le Maitron

https://maitron.fr/spip.php?article97862

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Notice BARAER Joseph , version mise en ligne le 3 novembre 2010, dernière modification le 26 novembre 2017.

 

Baraër Joseph

 

Né le 16 janvier 1898 à Brest (Finistère), tué dans une manifestation tué le 6 août 1935 ;

ouvrier aux constructions navales à l’Arsenal de Brest.

 

Ouvrier aux constructions navales à l’Arsenal, syndicaliste, Joseph Baraër épousa à Montrouge, le 14 juin 1924, Catherine Dervot dont il eut quatre enfants.

 

Baraër fut tué le 6 août 1935, par les forces de l’ordre au cours d’une manifestation marquant les grèves de Brest.

 

Sa petite fille écrit :

Joseph Baraër était mon grand-père, dans une certaine presse locale et certains livres dont "Brest un siècle de Marine et d’Arsenal" d’André Boulaire, il a été qualifié de révolutionnaire décrochant le drapeau tricolore pour le remplacer par le drapeau rouge, ce qui est faux, il s’est fait tabassé à mort à coup de crosse de fusil par les coloniaux (fracture du crâne et enfoncement thoracique).

Mon père, mes oncle et tantes en ont souffert, par exemple pendant la guerre 39-45 on a conseillé à ma grand-mère d’inscrire ses enfants au patronage de la paroisse afin de faire oublier cette image de "rouge".

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